Patrimoine musical de l'immigration maghrébine : différents focus sur les ressources présentes dans Odysséo
Le 11/12/2017 à 12h45 par Génériques
Résumé

Écriture musicale, chants, thèmes harmoniques et rythmiques sont autant d'éléments venant constituer le patrimoine immatériel de l'immigration en France. En dehors de la captation audiovisuelle, d'autres typologies d'archives – affiches d'événements, photographies, partitions - permettent de garder trace de ce patrimoine. Dans ce cadre, Odysséo propose différents focus des ressources présentes sur Odysséo, ayant vocation à s'élargir prochainement par la mise en ligne d'une collection numérisée de cassettes audio.

Focus 1 : la diffusion de la musique maghrébine en France au cours du XXe siècle

 

De nombreux lieux de vie en France font l'objet d'espaces de rencontres et d'échanges multiculturels musicaux. C'est le cas notamment des cabarets orientaux, qui des années 1930 jusqu'aux années 1980, produisent de grands artistes maghrébins comme par exemple la chanteuse Warda ou encore le musicien et compositeur Joseph Hagege. Ces spectacles attirent les touristes mais également les travailleurs immigrés. Pour les artistes, ces cabarets – dont une grande partie sont situés dans le quartier latin de Paris - permettent l'émulation artistique et l'entraide. C'est là notamment que les artistes maghrébins viennent recruter leur orchestre avant un enregistrement.

 

Plus intégrés dans la vie quotidienne des travailleurs immigrés, certains cafés dont une partie sont concentrés dans les quartiers de Barbès (Paris, 18e) et Stalingrad (Paris, 19e), accueillent chanteurs et musiciens et mettent également à disposition des clients des scopitones – jukebox associant l'image et le son qui disparaîtra dans le courant des années 1970 - diffusant certains standards musicaux kabyles et berbères.

 

Les enregistrements mis à disposition dans les scopitones, sont également mis en vente sous forme de cassettes audio dans les magasins disco-musique dans les années 1960 à 1980. Ces enregistrements sont édités par différentes maisons de disque comme Disco Music ou encore Numidie Production dont Mohand Anemiche en est le propriétaire.

 

Pour en savoir plus, consultez la captation de l'intervention de Péroline Barbet intitulée "les cultures musicales migrantes : un patrimoine en perpétuelle recomposition", ainsi que le catalogue de l'exposition Générations : un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France, coédité par les éditions Gallimard, Génériques et CNHI, 2009.

 

 

Focus 2 : les animations culturelles proposées par l'association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) et l'association de culture berbère (ACB)

 

L'association des travailleurs maghrébins en France (ATMF) et l'association de culture berbère (ACB) cherchent toutes deux à faciliter l'intégration des nouveaux résidents par la mise en place de cours d'alphabétisation et de permanences sociales et juridiques. Elles visent également à préserver la richesse des cultures d'origine pour mieux permettre son développement dans le territoire d'accueil.

 

La mise en place d'ateliers et d'événements musicaux tient une place importante dans leurs actions. Par ailleurs ces deux associations organisent également de grands événements musicaux. L'ATMF a notamment adaptée en France et en Europe le Moussem, une fête traditionnelle marocaine. Appelés les « Moussems de l'immigration », plusieurs éditions se dérouleront en France et en Europe, notamment à Gennevilliers, et Douai venant rassembler des groupes musicaux de provenance diverse – folklore portugais, musique maghrébine, groupe espagnol, folklore Breton (…) - favorisant un dialogue interculturel.

 

L'ACB développe quant à elle des ateliers de musique et de chants, et met en place des événements mettant à l'honneur des artistes maghrébins comme par exemple les « rencontres berbères des 8 et 9 mai 1986 à Paris » où sont invités Djamel Allam, les Rocking Babouche et la chorale Tiddukla.

 

Pour aller plus loin, consultez l'exposition virtuelle « Cultures et contre-cultures de l'immigration, 1970, 1980, 1990 ».

 

Paru en décembre 2017.

 

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