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Triangle bleu (fonds d'archives)

1919-2005  

Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000

Estimation de l'ambassade d'Espagne à Paris.

Espagnols républicains (militaires et civils) qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière française à l'ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités françaises les placent dans des camps dans le sud de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l'époque, et le ministre de l'Intérieur, Albert Sarraut, l'emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d'Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n'est pas la même chose. ”

Cité par Dreyfus-Armand, Emile Témime, in Les camps sur la plage, un exil espagnol, Autrement, 1995, p.20-21.

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d'autres pays, mais qu'ils s'agissent de l'URSS, de la Grande-Bretagne ou des pays d'Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent de quitter la France, dont plus de 15.000 pour l'Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent également aux internés le retour dans l'Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart des cas enrôlés dans la Légion, puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers (CTE), pour édifier des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.

Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième moitié de 1940 dans le camp de Mauthausen

Localisé en Autriche, à 20 km de Linz, le camp de Mauthausen est créé le 8 août 1938 et libéré le 5 mai 1945 par la 11ème division blindée US, avec la collaboration de la résistance organisée à l'intérieur du camp. Il compte 49 camps annexes permanents (comme Gusen) et 10 kommandos ayant existé pour quelques semaines seulement.

. D'autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes, les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück

Situé près de Furstenberg, dans le Nord de l'Allemagne, le camp de Ravensbrück est créé en 1938 et libéré le 30 avril 1945, par l'Armée Russe. Il compte 31 camps annexes et kommandos extérieurs.

. Nous savons que plus de 7.000 Espagnols sont déportés à Mauthausen

Fabréguet, Michel, Mauthausen. Camp de concentration national-socialiste en Autriche rattachée (1938-1945), Honoré Champion, 1999. La Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) recense 6.737 républicains espagnols déportés à Mauthausen en tant que “ triangle bleu ”.

(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité espagnole par Franco, ils portent le triangle bleu des apatrides, avec en son centre un S pour Rot Spanier (rouge espagnol). Cependant, tous les Espagnols ne sont pas recensés comme tels, que ce soit à Mauthausen ou dans d'autres camps. Ainsi, les Espagnoles déportées à Ravensbrück portent le triangle rouge des prisonniers politiques. Elles sont en effet considérées comme des résistantes françaises, ce qui rend difficile toute estimation.

D'autres Espagnols sont également enrôlés comme travailleurs forcés par l'organisation Todt, entreprise publique du IIIe Reich

En 1942, après la mort de Fritz Todt, fondateur de l'entreprise, le groupe est retiré du contrôle militaire et devient une partie du gouvernement central , sous la direction d'Albert Speer.

. On estime qu'en 1944, 191.000 étrangers travaillaient en France à la construction du Mur de l'Atlantique pour l'organisation Todt. Au total, 15.000 Espagnols réfugiés en France et livrés par la police française ont été internés dans des camps de travail Todt.

Les évaluations actuelles des historiens espagnols tournent autour de ces deux chiffres : 40.000 Espagnols capturés, 30.000 déportés.

En 2004, Génériques et Triangle Bleu ont décidé de travailler en partenariat afin de reconstituer l'histoire des républicains espagnols déportés de France vers les camps de concentration nazis. Afin de faciliter le travail des chercheurs et la diffusion de cette histoire auprès d'un public plus large, nous avons entrepris le recensement et la sauvegarde des archives privées des républicains espagnols déportés et travailleurs forcés. Nous avons également recueilli les témoignages oraux d'anciens déportés et de leur famille, qui ont été retranscrits et analysés dans un rapport, disponible sur demande. Outre l'édition d'une plaquette d'information sur la trajectoire des déportés espagnols, nous avons réalisé la traduction de Els Catalans als camps nazis, livre pionnier de Montserrat Roig, romancière et journaliste. Publié en 1977 en catalan et l'année suivante en espagnol, ce livre fait depuis l'objet de nombreuses rééditions en catalan et en espagnol, mais il n'avait jamais été publié en français. Ce livre a été écrit à partir d'une cinquantaine de témoignages recueillis entre 1974 et 1976.

Libérés en avril et mai 1945, les déportés de Ravensbrück et de Mauthausen regagnent progressivement leur pays, leur vie. Sauf les Espagnols, dont le retour en Espagne est rendu impossible par la dictature franquiste. Que peuvent-t-ils rapporter de plus de leur captivité que leur nouvelle liberté, chèrement acquise ? Des vêtements, quelques objets, voilà tout ce qu'il leur reste comme traces tangibles, en dehors de leurs séquelles physiques. Le cas des photos de Mauthausen soustraites aux nazis par les Espagnols est un cas unique, que nous développons plus loin.

Le parcours singulier des républicains espagnols transparaît dans la nature de leurs archives. En effet, acteurs des événements, que ce soit pendant la guerre d'Espagne, à la libération du camp ou lors de leur retour en France, ils produisent et possèdent des archives. Au contraire, prisonniers, enfermés dans des camps en France et en Allemagne, tout leur est confisqué, ils ne possèdent plus rien (exception faite de la “ presse des sables ”

Geneviève Dreyfus-Armand, Emile Témime, Les camps sur la plage, un exil espagnol, Autrement, 1995, p.103.

diffusée dans les camps français). Or sans archives, pas d'histoire. Dès lors, comment étudier la déportation des républicains espagnols, sur quels matériaux appuyer les travaux de recherche ?

Cette question a sous-tendu tout le travail de Génériques et Triangle bleu, dont l'essentiel a consisté à repérer et à inventorier les fonds d'archives d'anciens déportés espagnols et de leur famille, ainsi que de documentaristes ayant travaillé sur cette thématique. Nécessaire complément à tout travail sur l'histoire du temps présent, nous avons également procédé à la constitution d'un fonds d'archives orales. Afin d'orienter les recherches du public, nous proposons en outre une liste des sources conservées dans des centres d'archives publiques et privées.

Un contexte tendu : l'affaire Marco

Les témoins directs sont de plus en plus rares et un climat de méfiance et de prudence règne depuis l'affaire Marco, qui a provoqué un scandale international à la suite duquel nous avons dû annuler notre projet de partenariat avec l'Amicale espagnole du camp de Mauthausen et autres camps nazis, dont Enric Marco était président. “ Pendant un quart de siècle, Enric Marco a porté la parole des anciens déportés espagnols. Jusqu'à ce que l'imposture éclate au grand jour : il n'a jamais connu les camps nazis. Un scandale qui secoue un pays où la mémoire de la Seconde Guerre mondiale est largement occultée. ”

François Musseau, Libération, 17 juin 2005

Si ce scandale a ralenti nos travaux pendant une courte période, il a cependant permis de mettre en lumière l'importance des sources d'archives et de leur nécessaire confrontation. Dans chaque fonds de déportés, les photos, les certificats et les courriers ne laissent pas planer de doutes sur la réalité de l'exil et de la déportation des témoins. Ces sources, croisées avec celles conservées dans les centres d'archives publiques et les témoignages oraux que nous avons recueillis apportent les matériaux nécessaires à l'écriture d'une histoire qui est encore à faire. Conscients des enjeux révélés par l'affaire Marco, nous avons ouvert un fonds d'archives sur l'affaire Marco, alimenté par les échanges entre deux anciens dirigeants de l'Amicale espagnole.

La question des témoignages oraux

Ainsi, le contexte de cette recherche doit être lui-même source d'interrogation, d'analyse. “ Le témoin porteur d'une expérience, fût-elle unique, n'existe pas en soi. Il n'existe que dans la situation de témoignage dans laquelle il est placé ”

Annette Wiervorka, L'ère du témoin, Pluriel histoire, Hachette, 2002, p.111

. A ce titre, le fonds de Llibert Tarrago, en tant que fondateur de Triangle bleu, apporte un éclairage précieux sur les origines du présent projet. Une réflexion sur la production même des différents témoignages est nécessaire : certains déportés ont témoigné lors d'émission à la radio ou la télévision, dans des livres, ou ont parfois écrit leur histoire. Des différences peuvent apparaître, par exemple, selon que l'entretien se déroule en français ou en espagnol. Il serait donc intéressant d'étudier la langue de l'échange entre témoins et amis de déportation, avec leur famille, les historiens, dans quelle(s) langue(s) ils tiennent leurs journaux intimes et cahiers de notes.

Il est également nécessaire de s'interroger sur le but de leur témoignage. Il n'est pas inutile de rappeler que témoin et martyr proviennent de la même racine grecque “ martur ”. Un martyr est celui qui “ porte témoignage ”, il porte jusque dans sa chair la preuve de son récit. Il ne faut pas négliger qu'aujourd'hui, “ ce n'est plus la nécessité interne seule, même si elle existe toujours, qui pousse le survivant de la déportation à raconter son histoire devant la caméra, c'est un véritable impératif social qui fait du témoin un apôtre et un prophète ”

Idem, p.171

.

Le chercheur doit user de toute sa rigueur scientifique pour faire l'analyse des archives orales, mais en ne perdant jamais de vue qu'il ne travaille pas sur un document, fut-il “ document vivant ”, mais avec des personnes, à qui il doit un grand respect, car leur plus grande inquiétude est “ celle d'être dépossédé de ?leur? histoire par quelqu'un d'extérieur à l'expérience et qui prétend précisément la raconter ”

Idem, p.132

. Il ne faut pas tomber dans le travers de “ cette catégorie d'historiens qui traque les migrations du témoignage, mesure les écarts avec la “ vérité ”, sans jamais essayer de comprendre à quoi ils correspondent dans l'évolution psychologique du témoin et dans celle de la conscience collective ”

Idem, p.66

.

Archives privées

Nous avons inventorié neuf fonds d'archives privées :

Fonds de déporté-es : Neus Catala, Juan de Diego, José Perlado, Manuel Razola, Joan Tarrago ;Fonds de documentaristes : Mariannick Bellot, Patrick Coupechoux ;Fonds documentaires : Llibert Tarrago et affaire Marco.

Les fonds des déportés sont composés des documents qu'ils conservent depuis la guerre d'Espagne, qu'il s'agisse de photos, de courriers échangés lors de leur retour en France avec leur famille et d'anciens déportés, de leurs écrits sur leur expérience de la déportation ou encore d'objets rapportés de leurs “ pèlerinages ”

Expression employée par les anciens déportés et leur famille

à Mauthausen.

Les fonds de documentaristes comprennent les notes, les rushs d'entretiens et parfois la documentation rassemblée au cours de leur enquête. Le fonds de Mariannick Bellot comprend ainsi une importante documentation, constituée dans le cadre du reportage Les Travailleurs forcés du Mur de l'Atlantique

Radiodiffusé en juin 2003 sur France Culture, dans l'émission “ La fabrique de l'histoire ”

. Cette enquête a pour origine l'expérience de la journaliste dont le grand-père, Juan Somarriba, a été interné dans un camp Todt. Ses interrogations sur les difficultés rencontrées par son grand-père lors de ses demandes de réparation pour son internement dans des prisons et camps de punition de l'organisation Todt (OT) ont été à l'origine de ce travail. Patrick Coupechoux, journaliste également, a publié en 2003 Mémoires de déportés : histoires singulières de la déportation

Editions La Découverte, 2003.

. Au cours de ses recherches, il a rencontré deux Espagnols déportés (Vicente Torres Ruiz déporté à Buchenwald, Mariano Constante à Mauthausen). Il a déposé dans les locaux de Génériques les enregistrements, synthèses et notes des entretiens qu'il a réalisés.

Il nous a paru nécessaire d'offrir aux chercheurs la possibilité de consulter un fonds documentaire dédié à la question de la déportation des Espagnols. C'est pourquoi nous avons inventorié les archives de Llibert Tarrago, fils de déporté et initiateur de Triangle bleu. Ce fonds présente un double intérêt, car il ne s'agit pas uniquement d'un fonds documentaire, mais également du fonds d'un fils de déporté, comportant ses souvenirs, ses interrogations sur son héritage.

Archives orales

“ Bien qu'il n'existe pas de définition légale, les chercheurs en sciences sociales s'accordent à constater que l'appellation “ archives orales ” désigne les témoignages recueillis dans un but de documentation scientifique et/ou dans un souci patrimonial ”

Les “ archives orales ” : rôle et statut, Georgette Elgey, avis et rapports du Conseil économique et social, éditions des Journaux officiels, Paris, 2001.

. Afin de répondre à cette exigence de rigueur scientifique dans la constitution d'un fonds d'archives orales, nous avons défini une problématique, puis sélectionné un échantillon de témoins.

Nous avons souhaité les interroger sur le retour en France des déportés espagnols, leur intégration dans la société française, leurs itinéraires familiaux, le lien qu'ils conservent ou non avec le pays d'origine et la transmission de cette histoire. Nous avons préféré ces thématiques à un simple récit de leur déportation, car si certains ont déjà livré le récit de leur déportation dans différents ouvrages et reportages

Cf. bibliographie

, aucune étude n'avait été entreprise jusque là sur leur parcours global, de la guerre d'Espagne à leur installation en France.

Cet angle de recherche a étonné, parfois même déconcerté, les témoins. Pourquoi interroger les épouses ? Pourquoi se pencher sur leur vie en France ? Si nous ne nous sommes pas limités à leur déportation, c'est que nous pensons que faire le contraire reviendrait à estimer que “ toute l'expérience de l'individu se trouve ainsi nouée autour des années de sa vie qu'il passa en camp ou dans les ghettos, en vertu d'un pur postulat : que cette expérience a été l'expérience décisive d'une vie ”

Annette Wiervorka, op.cit, p.174

. Or, nous ne pouvons pas préjuger de cela. Ce sera aux historiens justement de débattre de cette question.

Ici, c'est à la globalité de leur itinéraire que nous nous intéressons, ne serait-ce qu'en raison de l'impossibilité de comprendre leur déportation si les épisodes précédents sont occultés. Citons pour exemple les luttes communes menées avant la déportation, les liens tissés lors de congrès politiques et qui ont facilité l'organisation de la résistance espagnole à Mauthausen.

L'essentiel de nos entretiens (excepté celui de Neus Catala) porte sur d'anciens déportés à Mauthausen, ayant fait partie de l'organisation de solidarité et de résistance du camp. Cela donne une cohérence indéniable aux témoignages oraux que nous avons recueillies, mais en constitue également une limite, car nous ne pouvons pas déterminer à ce stade si leur parcours est représentatif de celui de la majorité des déportés espagnols. Il serait donc judicieux de poursuivre ce travail en élargissant notre échantillon, aussi bien pour les témoignages oraux que les archives privées.

Nous avons recueilli dix témoignages oraux :

Neus Catala et Mariano Constante, déportés espagnols, respectivement à Ravensbrück et Mauthausen.Pierre Daix, déporté français à Mauthausen en 1944, qui a fait parti de l'organisation de résistance, aux côtés des Espagnols. Il a préfacé le livre Triangle bleu, écrit par Constante et Razola et édité en 1969.Henriette Razola, Marie-Thérèse Constante et Louise Serra, épouses de déportés espagnols.Maggie Perlado, Llibert Tarrago, Yves et Nathalie Serra, enfants de déportés espagnols.

Les archives du projet conservées à Génériques

Sauvegardes effectuées sur CD :

Entretiens audios : seuls 5 sur 10 sont conservés ici (ceux de N. Catala, H. Razola, M-T. Constante, L. Serra et N. Serra) en format wav.

Retranscriptions écrites : les 10 témoignages sont conservés en formats odt et pdf.

Rapport de Linda Amiri sur les archives orales : seule la version provisoire existe en version électronique.

Guide thématique sur les archives privées sous formats doc et pdf.

Présentation du projet et état sommaire du fonds en format odt et pdf.

Tableau de synthèse pour la gestion et la communication des fonds.

Pistes de recherche

Certains des fonds privés que nous avons inventoriés ont déjà été exploités en partie pour des expositions

Par exemple pour l'exposition La Part visible des camps, Paris, 2005.

, des reportages ou des livres, mais leur utilisation est restée pour le moment partielle, se limitant à la mise en valeur de certaines photos et de certains aspects de la déportation. Jamais un inventaire n'avait été réalisé. Très peu d'historiens français et espagnols se sont intéressés à la déportation des Espagnols et nous espérons que le présent guide suscitera des vocations, car comme l'a démontré l'affaire Marco, il est nécessaire qu'un véritable travail scientifique, synonyme de confrontation entre différents travaux et sources, se fasse.

Certains points particuliers du parcours des déportés espagnols mériteraient à eux seuls des monographies : le convoi d'Angoulême

Le 20 août 1940, 927 Espagnols réfugiés à Angoulême sont arrêtés et envoyés par train à Mauthausen. Les hommes restent dans le camp, tandis que les personnes non sélectionnées sont renvoyées en France avant d'être livrées à Irun à la police franquiste. Les plus jeunes hommes de ce convoi ont formé à Mauthausen “ le commando Poschacher ” du nom de l'entreprise qui les exploitait. Grâce à eux, les clichés volés au laboratoire des SS par les membres de la résistance espagnole du camp ont pu être cachés jusqu'à la libération dans la maison de Madame Poitner, résistante autrichienne.

, les itinéraires familiaux des déportés, le lien avec le pays d'origine, .…

Les historiens pourraient également se pencher sur l'organisation Todt en tant que partie intégrante du système concentrationnaire nazi, ainsi que sur l'histoire de l'élaboration, de la parution et de l'impact des livres Triangle bleu

Au travers notamment du témoignages de Mariano Constante et de la correspondance conservée dans les archives de Joan Tarrago et Manuel Razola.

et Els Catalans als camps nazis, tandis que les sociologues et les historiens pourraient étudier la problématique de la transmission de la mémoire au sein des familles de déportés, mais également au sein des sociétés françaises et espagnoles (au travers des monuments commémoratifs, par exemple).

Conservation

Le recensement des fonds d'archives doit s'accompagner d'une réflexion sur leurs conditions de conservation et d'accessibilité. Ainsi, le fonds de Neus Catala a été déposé en novembre 2004 à la BDIC et un tiers des dépositaires des autres fonds envisage également de les déposer dans ce centre. Une convention est en cours de finalisation entre cet organisme et Triangle bleu. La majorité des familles préfèrent pour le moment conserver leurs archives afin de les transmettre à leurs enfants, mais une convention a été signée entre les témoins, Génériques et Triangle bleu afin de les rendre accessibles aux chercheurs.

Cour d'appel de Paris (Ile-de-France, France) (fonds d'archives)

DU (D1U9 1 à 958, D3U9 1 à 725, D5U9 1 à 344). - PEROTIN/212. - Série W : 31, 32, 1015, 1019, 1022, 1054, 1055, 1095, 1107, 1156, 1183, 1214, 1348, 1349, 1405, 1434, 1461, 1466, 1468, 1469, 1471, 1479, 1536, 1553, 1558, 1603, 1932, 1939, 1947, 1951, 1955, 1963, 1997, 2011, 2012, 2049, etc. , 1938-1973  

Le fonds se compose de documents émanant de la présidence, du parquet et des archives des chambres civiles (civiles, sociales et commerciales), correctionnelles et d'accusation : arrêts ; répertoires et rôles ; comptes-rendus, plumitifs et feuilletons d'audience ; registres des enquêtes et des oppositions ; pourvois en cassation ; enregistrement des scellés ; ordonnances d'extradition.

Comité de liaison et d'action des étrangers (CLAE) (fonds d'archives)

fin 1980-2003  

«Au moment de l'inventaire, les archives du CLAE étaient réparties entre le sous-sol (environ 45 mètres linéaires d'archives) et les bureaux. Les archives avaient été cotées selon un plan de classement établi par le CLAE (cote indiquée sur chaque carton ou classeur). L'inventaire qui suit est un récolement sommaire du fonds dans lequel certaines pièces sont analysées à titre d'exemples».

Archives départementales de Seine-et-Marne (Seine-et-Marne, Ile-de-France, France) (fonds d'archives)

1793-1981  

Lorsque le Directoire créa le réseau des archives départementales

La loi du 5 brumaire an V (26 octobre 1796), " ordonne la réunion dans les chefs-lieux de département de tous les titres et papiers acquis à la République ". Bulletin des lois de la République française, n° 85, Paris : Imprimerie de la République, 1796, p. 8-9, réf. 810.

, il entendait que ces nouveaux services devinssent garants de la mémoire du nouveau ressort dont la Nation s'était dotée depuis 1790

Le décret décidant la division de la France en départements fut voté par l'Assemblée constituante le 9 décembre 1789, mais il fallut toutefois attendre, pour voir leur nombre et leurs limites clairement définis, les décrets des 15 janvier et 16 février 1790, annexés à la séance de l'Assemblée nationale du 26 février et officiellement entrés en vigueur le 4 mars. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Paris : Paul Dupont, 1880, t. 11, p. 716-724.

. Quatre notions, déjà anciennes pour certaines ou toutes récentes pour les autres, présidèrent ainsi à cette création : d'abord le souci de la continuité administrative, incarné par la mission de conservation des actes officiels ; ensuite l'exigence de transparence administrative, garantie par le libre accès aux documents ainsi conservés ; en outre la souveraineté du citoyen, assurée par l'ouverture à tous des dépôts d'archives ; enfin l'affirmation du ressort départemental, encore jeune en 1796 mais appelé à se pérenniser grâce à l'adaptation sur cette trame départementale

La loi du 22 décembre 1789, consécutive au décret décidant la division de la France en départements, prescrivait dans chacun la création d'une assemblée locale composée de 36 membres élus au suffrage censitaire : le conseil de département. Supprimé par la loi du 14 frimaire an II (4 décembre 1793) parce que la politique locale semblait mettre la République en péril dans le contexte troublé de la Terreur, il ne fut rétabli que tard sous le Consulat par la loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), sous le nom de conseil général. Mais cette loi modifiait profondément la structure administrative de ces ressorts : les districts étaient remplacés par des arrondissements, moins nombreux et donc d'autant plus étendus, le nombre des cantons fut aussi diminué. La création la plus significative fut celle qui consista à faire du département une circonscription administrative de droit commun, avec à sa tête un préfet assisté de sous-préfets basés aux chefs-lieux d'arrondissement. L'État prenait pied, de façon directe et durable, dans chacun de ses échelons départementaux. Jusqu'à la loi de décentralisation du 2 mars 1982, dite loi Defferre, le préfet de département était à la fois le représentant de l'État dans le département et l'exécutif départemental, tandis que le rôle du président du conseil général consistait seulement à présider l'assemblée départementale. Depuis lors, le préfet demeure le chef des services déconcentrés de l'État tandis que le président du conseil général dirige les services décentralisés du département. Un recensement des " ouvriers agricoles étrangers et immigrés " travaillant

des cartes administrative, judiciaire, académique et même ecclésiastique.

Après un peu plus de deux siècles d'existence, les archives départementales n'ont cessé de se trouver au cœur du rapport privilégié que les populations - héritières des citoyens de 1790 - ont entretenu et entretiennent encore avec le territoire sur lequel elles vivent. Ces rapports sont souvent purement administratifs, inscrits dans des ressorts formels et en cela contestables ; mais ces cadres solides ont du moins le mérite de fournir des repères stables, aptes à jalonner les allées et venues d'une vie humaine de moins en moins statique au gré des évolutions des moyens de transports et de communication. En dépit de différences régionales, on a vu naître un réel attachement des populations pour le territoire qu'elles occupent.

La Seine-et-Marne, en tant que territoire, est le théâtre des mêmes enjeux que tout territoire, à proportion de ses dimensions, tandis que les Archives départementales sont dépositaires de la mémoire individuelle et collective des citoyens qui y ont toujours vécu autant que de ceux qui y l'ont traversée ou y ont séjourné suffisamment longtemps pour laisser leur trace. Au-delà de la mémoire familiale transmise de génération en génération et qui échappe pratiquement à tout encadrement, les Archives départementales conservent des documents aptes à éclairer la destinée des Seine-et-Marnais, principalement du point de vue des administrations qui y avaient et y ont toujours leur siège. Les populations demeurées provisoirement ou bien arrivées récemment sur le territoire n'en sont pas exclues.

Un sujet de société

Longtemps boudées par l'historiographie traditionnelle qui ne savait quelle place leur accorder, ces populations demeurées provisoirement ou bien arrivées récemment sur le territoire ont commencé à faire l'objet d'études dans les années 1970 et l'attention dont elles ont bénéficié ne s'est pas démentie, bien au contraire, au point que la place des populations immigrées dans l'histoire de France est désormais mieux connue.

En matière d'accès à la nationalité française, la Révolution française et la période napoléonienne marquèrent une rupture nette par rapport à l'époque monarchique. Ainsi, à la décision prise par le roi d'accorder des lettres de naturalité à tel ou tel de ses serviteurs zélés né sujet d'une couronne étrangère, succéda une procédure administrative moins subjective. La fidélité en un homme incarnant seul l'État, qui conditionnait l'accès à la condition de sujet du roi de France sous l'Ancien Régime, fut profondément bouleversé lorsque la Nation souveraine, notion politique nouvelle, fut créée, et surtout lorsque la nationalité fut officiellement et explicitement régie par le Code civil. Devenue la Patrie des Droits de l'Homme, la France représentait pour tous les opposants politiques étrangers un idéal de liberté pour l'expression.

C'est pourquoi cette époque de rupture dans la définition même de Français coïncida avec les premières grandes vagues d'immigration en France. Les XIXe et XXe siècles virent leur nombre et leur masse s'accroître, selon la situation économique et politique des pays voisins, des anciennes colonies, et même de l'ensemble du globe. L'élargissement des contrées d'origine des personnes ayant choisi la France comme pays d'accueil est un fait indéniable. Les services préfectoraux, dont les archives attribuaient sous Napoléon les noms d'" étranger " et d'" immigré " à toute personne née hors du département

Un recensement des " ouvriers agricoles étrangers et immigrés " travaillant dans le département en 1809 dénombre les travailleurs saisonniers originaires du Limousin et même de la Champagne. [Archives départementales de Seine-et-Marne, M 9215, dernière p. de la liasse.]

, prirent acte de cet élargissement de la géographie migratoire, et réservèrent rapidement cette terminologie aux seules populations originaires de pays étrangers

Une lettre de renseignements datée de février 1841, adressée en réponse par le sous-préfet de Meaux au préfet de Seine-et-Marne, traduit l'évolution sémantique après une vague d'immigration polonaise dans le département. [Archives départementales de Seine-et-Marne, M 10041.]

.

Au fur et à mesure que des ressortissants étrangers pénétraient sur le territoire national et briguaient la nationalité afin d'être pleinement considérés comme des citoyens français, les conditions d'accès à ce statut furent précisées, tantôt durcies tantôt simplifiées

La lettre au préfet de 1841 fait déjà mention du statut de " réfugié " (cf. note précédente). On conserve en outre un grand nombre de demandes de naturalisation, dont la mise en perspective historique permet de suivre l'évolution chronologique. Citons par exemple la lettre de déclaration d'intention datée de 1874 dans laquelle Johann Weller, jeune prussien, sollicite du préfet, dans un français parfait, l'obtention de la nationalité française au lendemain du traité de Francfort (1871). [Archives départementales de Seine-et-Marne, M 9893.]

. En outre, bien des personnes ayant immigré en France n'entendaient pas quitter leur pays d'origine pour toujours et gardaient l'espoir d'y retourner sitôt la situation politique ou économique rétablie. Selon les cas, on créa pour ces populations le statut de demandeur d'asile, de réfugié, de travailleur étranger. Chacun de ces mots correspond à une réalité distincte, et on veillera bien à ne pas les confondre

Afin d'éclairer les nuances propres à tous ces termes, on consultera le glossaire dressé en annexe du présent guide des sources. Il a semblé superflu de signaler à chacune de leur occurrence les mots qui constituent ce glossaire.

.

Dans l'histoire de l'immigration en France, comme dans tout phénomène humain, une véritable géographie s'est dessinée. Paris, capitale de la première puissance politique européenne au Grand siècle puis principal centre culturel de l'Europe au siècle des Lumières, devint à partir de la Révolution française un lieu de pouvoir symbolique. Versailles ne brilla guère plus que par intermittence, tandis que tout ce que le pays comptait de beaux esprits réformateurs se retrouvait à Paris. Les Trois glorieuses et la Commune confirmèrent aux yeux des États européens que Paris était la véritable capitale politique et intellectuelle de la France sinon de l'Europe, titre que lui disputèrent les non moins cosmopolites Londres et Vienne. Paris, donc, capitale des arts, exerça une puissante attraction sur les opposants politiques éclairés et les artistes en rupture avec le pouvoir officiel dans l'Europe en cours d'industrialisation.

Cette industrialisation, justement, attirait également une population étrangère plus nombreuse quoique plus discrète : la masse des travailleurs fuyant la misère, et trouvant en France le travail nécessaire pour subvenir à leurs besoins. Le sol riche des vastes plaines de l'Île-de-France et son réseau de petites villes industrieuses aux portes de la capitale fit du bassin parisien une zone d'accueil privilégié des populations migrantes. Par ailleurs, le développement économique, compromis par un malthusianisme relativement précoce, rendait cette immigration également souhaitable pour les patrons locaux. La place tout à fait particulière de l'Île-de-France dans la géographie migratoire française ne s'est guère démentie après la Première Guerre mondiale, bien au contraire. Si l'on excepte les régions périphériques directement au contact des frontières permettant une immigration de proximité l'Île-de-France est la seule région intérieure à avoir accueilli des populations migrantes dans de telles proportions. Elle figure ainsi avec le Nord-Pas-de-Calais, la Lorraine, Rhône-Alpes, la Provence et l'agglomération toulousaine, parmi les zones les plus cosmopolites du pays. Un regain de migrations, originaires du Maghreb, de l'Afrique noire mais également de l'Asie du sud-est et de l'Amérique centrale a été constaté dans la seconde moitié du XXe siècle, entraînant la multiplication des associations de soutien au fur et à mesure que des problèmes sociaux en lien avec cette immigration semblaient apparaître sur le territoire.

La Seine-et-Marne ne peut se vanter de disposer sur son territoire d'un grand centre d'immigration comparable à Paris ou à Marseille. Pourtant, sa population a doublé en 40 ans, et son seul solde naturel n'explique pas cette explosion démographique

Soit près d'1,3 millions d'habitants en 2010, contre près de 650 000 vers 1970.

. La proximité de la frange occidentale du département avec la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne explique en partie que 80 % de la population seine-et-marnaise soit urbaine, car un grand nombre de modestes villages se sont brusquement retrouvés au rang de villes moyennes. Ainsi le contraste s'est nettement accusé, depuis quelques décennies, entre cette partie très urbanisée, quoique ne comptant aucune très grande ville

Le chef-lieu, Melun, ne dépasse guère 40 000 âmes et son agglomération dépasse à peine le chiffre symbolique de 100 000 alors qu'elle compte deux villes de 20 à 25 000 habitants : Dammarie-lès-Lys et Le Mée-sur-Seine. Les deux unités urbaines principales, Chelles et Meaux, se situent aux alentours de 50 000 habitants chacune, pour des agglomérations de 75 à 80 000 habitants.

, et la moitié méridionale et surtout orientale du département encore très rurale. Ces deux parties du département, assez distinctes, permirent au siècle dernier une immigration de main d'œuvre, en partie industrielle vers Noisiel et Torcy, en partie agricole dans les plaines briardes.

Par conséquent, tracer l'histoire des populations étrangères et immigrées en Seine-et-Marne aux XIXe et XXe siècles, c'est aussi dresser un portrait des prisonniers de guerre capturés dans les conflits internationaux, des travailleurs polonais, italiens, belges et portugais, des optants alsaciens et mosellans de la fin du Second Empire, des réfugiés espagnols carlistes puis antifranquistes, des ouvriers de la Reconstruction. On retrouvera toutes ces populations au fil des documents d'archives présentés dans ce guide des sources.

Un sujet d'actualité

Un sujet si profondément ancré dans la société française ne pouvait demeurer longtemps réservé à une " élite " d'historiens avertis. Ainsi un véritable intérêt populaire pour l'immigration est apparu depuis quelques années, accompagné d'une considération accrue de la part des personnalités politiques.

De nombreuses initiatives sur le territoire, surtout dans les zones de forte immigration, illustrent cet intérêt populaire et cette considération politique actuels. La bibliographie rassemblée en annexes n'est qu'un échantillon de l'abondante production sur ce sujet, preuve que les travaux historiques ont vocation à bénéficier au plus grand nombre. La Seine-et-Marne n'entend pas demeurer en dehors de ce vaste mouvement, comme en témoignent l'exposition présentée au musée des pays de Seine-et-Marne à Saint-Cyr-sur-Morin de l'automne 2010 à l'été 2011 et au colloque organisé aux Archives départementales à Dammarie-lès-Lys au printemps 2011.

Un signe fort de cet intérêt populaire et de cette considération politique a été donné à l'échelle nationale par la création en juillet 2004 du groupement d'intérêt public de préfiguration pour un musée de l'immigration, transformé en établissement public en janvier 2007. La Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI) fut symboliquement installée au Palais de la Porte Dorée, palais mis en chantier en 1928 en vue de l'Exposition coloniale internationale de 1931

et pour accueillir après la clôture de l'exposition le " musée permanent des colonies " et marquer ainsi l'apogée de l'empire colonial français. + de 7 000 m, plusieurs espaces spécialisés dont une médiathèque de 700 m, 100 places, 20 000 références pour être à la fois musée et lieu de rencontre et de réflexion1 sur 200 ans d'histoire de l'immigration, cf. le Mémorial de Caen)

. Il convient de rappeler que ce projet pédagogique et culturel était souhaité par un comité d'historiens depuis le début des années 1990, mais que plusieurs des rapports remis aux ministres successifs étaient demeurés sans suite. La CNHI fut inaugurée et ouverte au public au mois d'octobre 2007.

À la même période, la création dans notre pays d'un ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire, en mai 2007, illustra de nouveau la considération du gouvernement pour ces questions. L'existence critiquée de ce ministère et plusieurs controverses sur l'identité nationale et les mesures d'éloignement des Roms de nationalité étrangère montrèrent à quel point elles étaient controversées au sein de la société. Ce ministère a été supprimé en novembre 2010.

Un sujet délicat

Ces controverses sur le plan politique montrent bien que le sujet est délicat sur le plan idéologique, mais cela ne doit pas être une raison suffisante pour s'empêcher de le traiter, bien au contraire. Il faut cependant prendre la pleine mesure des débats qui se posent pour adopter la prudence nécessaire au chercheur. Dans les documents d'archives des années 1800-1975, l'attitude des autorités à l'égard des populations migrantes est assez ambivalente, entre l'accueil chaleureux et le rejet parfois strict, entre l'hébergement généreux et la surveillance qui conduit parfois à des expulsions. De plus, la relative froideur des documents administratifs, où les agents s'attachent à décrire une situation de façon objective, peut sembler choquante pour un lecteur contemporain sensible à la charge émotionnelle que suscite l'histoire personnelle. On ne doit pas juger des qualités humaines de ces agents à l'aune des termes qu'ils emploient dans les archives. Ce serait commettre là un grave contresens historique. Les documents valent pour ce qu'ils sont, des sources, et ce qui pourrait apparaître comme de la froideur ne doit pas être interprété comme autre chose qu'un souci de neutralité administrative. De même, l'emploi de certains termes aujourd'hui inusités voire péjoratifs doit toujours être lu à la lumière des usages de l'époque. Ils ne constituent ni plus ni moins que des témoignages sur leur temps. Les archivistes s'efforcent donc d'aborder ce sujet de façon dépassionnée, ni froide ni indifférente, mais de façon rationnelle et mesurée. C'est à cette condition seulement que les archives que nous avons reçues peuvent conserver leur valeur historique.

Sur le plan sémantique

-définition d'étranger, d'immigré (depuis quel moment et jusqu'à quel moment ?)

-question des réfugiés

-question des nomades (pourquoi les a-t-on inclus ?)

-question des rapatriés (pourquoi les a-t-on inclus ?)

-absence des émigrés (pourquoi les a-t-on exclus ?)

-absence des Juifs (pourquoi les a-t-on exclus ?) seulement si Juifs étrangers Les populations juives ne sont pas au cœur de ce guide des sources en tant que telles, en tant que communauté fondée sur la pratique du culte judaïque

On consultera par ailleurs à ce sujet les références suivantes : Viey (Frédéric), Le livre mémorial des Juifs de Seine-et-Marne durant la seconde guerre mondiale (1940-1945), Bussy-Saint-Georges : Conseil des communautés juives de Seine-et-Marne / Éditions la Plume et l'Écran, 2008, 347 p. {8°7024 et 8°7024/A}. Viey (Frédéric), Histoire des juifs en Seine-et-Marne : du Moyen Âge à nos jours, Le Mée-sur-Seine : Lys Éditions Amattéis, 2005, 223 p. {8°6246}.

; elles sont néanmoins envisagées lorsqu'il s'agit de populations juives d'origine étrangère, mais c'est alors parce qu'elles sont étrangères et non pas parce qu'elles sont juives qu'elles figurent dans ce guide des sources

À cet égard, cf. les cotes SC 26346 et M 3456, réf. [&] et [&].

.

La colonisation est davantage une émigration qu'une immigration, et elle n'entre en ligne de compte que dans la faible mesure où des indigènes des colonies sont venus en métropole pour s'y installer. Et dans la mesure où ceux-ci n'ont plus été considérés comme des citoyens français.

Quelle orientation pour dépasser les obstacles susmentionnés, pourquoi de telles bornes chronologiques (que faire de la date-pivot de 1940 ?) et spatiales (le simple argument du ressort départemental des AD-77 risque de sembler un peu léger, quelle incidence de ce ressort sur l'immigration et les étrangers, et quels rapports avec les départements voisins ?) Ressort cohérent parce que coïncide avec celui de l'action préfectorale, des tribunaux et/ou sous-préfectures de Melun, Meaux, Fontainebleau, Provins (etc. ?)

Constituer un guide des sources

Histoire des institutions concernées par ces questions (préfecture, puis divers services de l'État, la Police, la Justice, etc.) et histoire des textes réglementaires fixant les sous-séries du cadre de classement ; histoire des grands textes réglementaires relatifs au statut des étrangers et à la régul(aris)ation de l'immigration. L'économie générale de la sous-série 6M réglementaire.

Histoire propre des fonds des AD-77, des classements successifs, et de l'empreinte laissée par tel archiviste ou tel service versant (SC, PF, CA, Mp). Séries continues donc dans l'ordre chronologique non pas des affaires traitées par les différents services, mais des versements aux AD-77.

Historique de la conservation : Correspondance de juillet 1979 (avec la DAGR) : dossiers des mariages des étrangers porteront désormais explicitement ce nom dans le bordereau ; Courriel de 2003 : Service de préarchivage de la Préfecture : 2 personnes, 6kml, surtout archives de la Direction de la réglementation et des libertés publiques.

Élaborer un instrument de recherche

- Identification des sources (puis reclassement) puis reconditionnement puis recotation puis inventaire

- Identification des sources puis inventaire raisonné

- Choix opéré pour des raisons pratiques : stage en durée limitée et dédié à une observation globale du service donc souci d'éviter le " ni fait ni à faire ", qui a conduit à fixer un calendrier exigeant mais raisonnable, donc impératif absolu de réversibilité, état stable (fini en soi) mais perfectible (à moindres frais). Au-delà du stage, correspond à la politique globale du service (inventaires raisonnés) avec traitement matériel dans un second temps.

Mentionner ici les documents d'abord sélectionnés puis finalement abandonnés, justifier ces choix.

Guide des sources permet de s'affranchir de la numérotation des cotes, quand l'ordre de celle-ci apporte plus de confusion qu'il n'en dissipe : par exemple : les cotes M 9971 à M 9975 sont toutes relatives aux échanges d'actes d'état civil concernant les étrangers dans le département (1872-1931), mais d'une part la numérotation des cotes ne respecte pas l'ordre chronologique (les dossiers cotés M 9973 et M 9975 sont antérieurs à ceux cotés M 9971 et M 9972), d'autre part surtout la cote M 9974 est intercalée dans ce groupe cohérent alors que son contenu est tout à fait étranger à ces questions et ne s'y rapporte ni par sa date (1828) ni même par son sujet (État récapitulatif du papier timbré nécessaire pour le confection des registres d'état civil). En revanche, la cote M 9980 n'est pas immédiatement consécutive au groupe, mais elle contient des dossiers similaires produits à une date similaire.

- Quels délais de communicabilité pour les données personnelles ?

- " instructions " signifie parfois " enquêtes ", à ne pas confondre avec " instruction " au sens de " directive de l'autorité de tutelle "&

Ministère de l'Agriculture (fonds d'archives)

1808-1992  

Le ministère de l'Agriculture, créé à la fin du XIXe siècle, et les administrations qui l'ont précédé - souvent au sein d'autres ministères - ont produit des archives de premier plan pour l'histoire des migrations dans les campagnes françaises. En effet, les migrations liées au monde agricole et plus largement à l'espace rural depuis la Révolution française n'ont cessé de gagner en importance pour culminer dans la période 1920-1950. L'intervention de l'État pour stimuler, contrôler ou limiter ces mouvements se fait surtout sentir à partir de la Première Guerre mondiale. Jusqu'au dernier tiers du XIXe siècle, seules les affectations aux travaux agricoles de prisonniers de guerre ou de réfugiés et le contrôle des travailleurs saisonniers aux frontières font réellement l'objet d'une production administrative significative. L'intensification de l'exode rural et de l'immigration dans les années 1880-1890 puis les conséquences de la Guerre 1914-1918 conduisent l'État à accroître son intervention dans le domaine des migrations agricoles (ravitaillement, pénurie de main-d'œuvre, dépeuplement des campagnes...). Cette implication accrue des pouvoirs publics est perceptible dans les archives produites par l'administration. Dans les années 1920, le ministère de l'Agriculture participe à l'élaboration des traités bilatéraux avec les pays d'émigration et ses services favorisent la prospection, notamment en Europe orientale, pour le recrutement de candidats à l'émigration pour les campagnes françaises. Cette volonté de contrôler les migrations de travail - qui pendant l'entre-deux-guerres se transforment dans certaines régions du Sud en migrations de repeuplement (comités de retour à la terre) - se concrétise avec la mise en place du service de la main-d'œuvre agricole (introduction de travailleurs étrangers, contrôle des contrats de travail et des vaccinations...) et à la participation du ministère de l'Agriculture aux différentes instances en charge de l'immigration (Commission interministérielle permanente de l'immigration, Conseil national de la main-d'œuvre...). Dans les années trente, l'agriculture reste d'ailleurs relativement épargnée par les lois de limitation de la main-d'œuvre dans l'économie française et demeure un secteur "refuge" pour les étrangers sans travail dans l'industrie. Les services de l'État incitent aussi le "reclassement" des réfugiés dans les campagnes : Arméniens et Russes dans les années 1920, apatrides et Espagnols dans les années 1930 (voir par exemple les archives du Comité pour l'étude de l'intégration des réfugiés espagnols dans l'agriculture française) puis réfugiés français et étrangers en 1939-1940 (ce mouvement "ruraliste" s'intensifie sous le régime de Vichy, notamment avec les chantiers ruraux). Dans les années 1950-1960, le même processus préside à l'orientation des rapatriés vers les terres dépeuplées ou inexploitées du Sud de la France (voir notamment les archives de l'Association nationale de migrations et d'établissements ruraux). Plus largement, après l945, l'immigration dominante de l'avant guerre (italienne, espagnole et polonaise) se poursuit mais rapidement les migrations saisonnières de Portugais puis de Maghrébins dans les exploitations maraîchères et fruitières prennent le relais. Les archives produites par la direction des affaires sociales et par la direction de l'aménagement témoignent de la diversité des statuts des immigrés dans l'agriculture depuis la Seconde Guerre mondiale (exploitants, salariés permanents, saisonniers...).

Les fonds du ministère de l'Agriculture touchant à l'immigration sont beaucoup plus riches que ne l'indiquent les seuls dossiers référencés ici à partir des informations extraites des instruments de recherche des Archives nationales ou des quelques dépouillements effectués. Ces dossiers constituent bien évidemment une première base de repères mais n'ont aucun caractère exhaustif.