Mémoires du réseau associatif espagnol en région Île-de-France
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Date :
2010
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Biographie ou histoire :
En juin 2009, la FACEEF, sous la direction de José Gabriel Gasó Cuenca, a initié un projet de recueil de témoignages de migrants et dirigeants associatifs espagnols en région Île-de-France. Le projet s'est concrétisé entre les mois de septembre 2009 et septembre 2010, par la réalisation de 40 entretiens filmés dans un studio aménagé par la FACEEF à la Plaine-Saint-Denis pour la constitution de ce fonds d'archives orales.
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Présentation du contenu :
Les 40 témoins interrogés représentent 23 associations ayant leur siège à Paris ou dans les départements limitrophes. Les plus anciennes ont été créées dans les années 1920, comme le Hogar de los Españoles , situés dans le quartier de la "Petite Espagne" à la Plaine Saint-Denis (93), les plus récentes ont été fondées dans les années 1990.
Ces associations répondent à des objectifs variés. Si les activités culturelles sont les plus développées, nombreuses sont les associations qui se sont penchées sur la reconnaissance et la défense des droits sociaux des Espagnols émigrés et sur la transmission de la langue pour facilier un éventuel retour au pays.
Parmi ces témoins, certains sont des exilés de la guerre d'Espagne, ayant franchi la frontière enfant ou jeune adulte, d'autres sont des réfugiés politiques ayant fui le franquisme, d'autres encore sont des émigrés dits "économiques" venus en France seuls ou accompagnés de leurs parents pour trouver une meilleure situation professionnelle.
Les témoignages recueillis lors de cette campagne permettent de confirmer que la frontière entre émigration dite "politique" et émigration dite "économique" est en réalité bien moins hermétique qu'il n'y paraît. Le monde associatif espagnol en France se fait l'écho de la pluralité des profils des migrants. Alors que certaines associations ont longtemps été influencées par l'Église, comme l'ancienne APFEEF (créée en 1975), ou soutenues par le régime franquiste, comme l'ancienne FAEEF (créée en 1968), d'autres, à l'inverse, tout en promouvant des activités culturelles, artistiques ou sportives ont été investies par des militants socialistes ou communistes en exil. En l'occurence, sur les 40 personnes qui ont été interviewées, 17 d'entre elles ont milité ou militent toujours au Parti communiste espagnol.