Alec Hargreaves introduit les 3 âges cinématographiques en prenant ses distances avec l'analyse d'Abdelmalek Sayad. Il s'agit en fait de trois regards qui montrent comment la population maghrébine et sa présence en France évoluent depuis les années 1970. Le premier regard est situé à l'extérieur (années 1970), le second est un regard de transition qui se rapproche de la société d'accueil (années 1980), le troisième regard est inclusif et banalisant (actuel). Les trois regards coexistent aujourd'hui et permettent de dégager des tendances à long terme.
En introduction, Ouahmi Ould-Braham dresse une chronologie du cinéma en Algérie de 1905 à 1925 en mentionnant les premiers réalisateurs "natifs" Félix Mesguich et Samama Chikly. Puis il introduit son sujet en présentant Tahar Benelhannache (ou Tahar Hanache pour le cinéma), un homme qui a traversé des décennies de cinéma de 1925 à 1963 en y exerçant de multiples métiers.
Interventions des historiens > 2ème session Parcours singuliers et genre > Ouahmi Ould-Braham, « Un itinéraire singulier d'un cinéaste algérien en France à l'époque coloniale ».
« Si « l'émergence d'un patrimoine de l'immigration conduit à s'interroger [...] sur le concept de patrimoine », les acteurs et les modes de transmission de ce « patrimoine », en tant que capital symbolique et social, restent dans une large mesure peu interrogés. « Facteur d'intégration dynamique et de cohésion sociale (?) », mais tout autant générateur d'ambivalences et de paradoxes... Sous cet angle, et à travers les rapports construits au « patrimoine linguistique (langues dites d'origine) et religieux », je me propose dans le prolongement de travaux et d'observations de terrain, d'interroger le rôle et le statut de ce patrimoine, dans la genèse et les processus d'élaboration identitaires chez les jeunes (notamment les jeunes des familles d'origine marocaine). »
Orphelin de père à dix ans, Taoufik Beilghit raconte son enfance en tant que "soutien de famille", et comment il est contraint très tôt de subvenir aux besoins de sa famille.
« Les acteurs de la guerre d'Algérie s'insèrent aujourd'hui pleinement dans la mémoire collective et s'inscrivent dans une démarche patrimoniale. Ainsi appelés, pieds-noirs, anciens membres de l'OAS, descendants issus de l'immigration algérienne s'évertuent à formaliser leurs lieux de mémoire. Néanmoins, ces « accélérations des mémoires algériennes » aboutissent parfois à des situations passionnelles voire conflictuelles entre Etat, associations, forces politiques et universitaires. Très logiquement, le groupe social « harkis » - formé en France par la minorité d'anciens supplétifs et de membres de leurs familles qui s'y sont réfugiés - participe aussi à ce processus de patrimonialisation. »
« Les comparaisons du phénomène de l'immigration en France et en Grande-Bretagne ont souvent eu du mal à dépasser les stéréotypes éculés. Il y a pourtant eu de nombreuses similarités et même des correspondances concrètes entre les deux pays, notamment un exemple négligé directement lié à la question de l'héritage. À la fin des années 1970 et au début des années 1980, les deux pays ont vu s'épanouir des journaux dirigés par des minorités, qui savouraient le bonheur du radicalisme créatif de la politique de gauche/pro-immigration après 1968. Race Today à Brixton et Sans Frontière à Barbès ont occupé des positions relativement marginales et précaires au sein de leurs cultures nationales respectives, mais pourraient tous deux revendiquer un certain crédit dans le changement des attitudes sociales sur le long terme. »
Stéphane Mourlane interroge Kader Ferhaoui sur son vécu au sein de la sélection nationale. Ce dernier raconte son accueil, ses relations avec les joueurs évoluant au sein du championnat algérien et les tensions existant entre ceux-ci et les joueurs émigrés. Il décrit aussi les liens qui l'unissent à son pays d'origine.
La réalisatrice de documentaire algérienne, émigre en France dans les années 1990. Elle raconte son parcours et comment elle a réalisé qu'elle n'était pas une exilée mais bien une immigrée. Elle raconte également la difficulté de traiter des sujets en tant que réalisatrice maghrébine.
« S'agissant des populations immigrées, il est un fait incontestable qu'il s'est opéré un tournant ces dernières années autour des enjeux de la mémoire et de l'histoire de l'immigration, en lien avec la maturité ou le renouvellement des générations d'immigrés et de la stratification sociale qui s'est opérée en son sein, constatable par l'élévation du niveau d'étude et par l'existence de couches appartenant aux classes moyennes salariées ou indépendantes.Des configurations mémorielles et partant patrimoniales se font jour : sans préjuger de la coupure par trop formelle instituée entre le haut et le bas, l'on peut s'interroger sur les incidences de ces configurations plurielles sur les représentations sociales communément véhiculées sur l'immigration. »