1983. La marche pour l’égalité et contre le racisme
Le 02/09/2013 à 14h17 par Génériques
Résumé

Le prochain numéro de la revue Migrance (n°41, septembre 2013) s’intéresse à la Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme de 1983. A l’occasion du trentième anniversaire de la Marche, ce numéro propose une lecture historique de cet acte citoyen non-violent dont l’objectif est l’égalité pour tous et l’arrêt des violences racistes à l’encontre des populations issues de l’immigration. Voici une présentation de quelques sources disponibles sur l’histoire de la lutte contre le racisme et pour l’égalité dans le catalogue Odysséo.

Contre le racisme

Odysséo propose de nombreuses ressources sur l’histoire de la lutte contre le racisme. Parmi les mouvements qui participent à la lutte contre le racisme, on peut citer notamment les comités Palestine et le mouvement des travailleurs arabes (MTA). Créés en 1970 en solidarité avec la lutte du peuple palestinien, les comités Palestine sont une des premières formes organisées du combat mené par les immigrés, maghrébins essentiellement, contre le racisme. Soutenus par des militants et des intellectuels français, acquis à la cause tiers-mondiste et internationaliste, les comités Palestine sont nés dans le quartier de la Goutte d'Or dans le 18e arrondissement de Paris.

 

En 1972, des militants des comités Palestine créent le mouvement des travailleurs arabes (MTA) afin d’engager des actions visant à l’amélioration des conditions de vie et de travail des ouvriers immigrés. Créé lors de la Conférence nationale des travailleurs arabes des 17 et 18 juin 1972 à Paris, le MTA (il disparait en 1975) est un mouvement autonome qui lutte sur plusieurs fronts, notamment contre le racisme. Plusieurs affiches, périodiques et tracts témoignent de l’histoire de l’engagement des Comités Palestine et surtout du MTA dans la lutte contre le racisme.

 

D’autres organisations, moins connues que le MTA, publient également des périodiques et affiches appelant à la mobilisation contre le racisme qui vise principalement les travailleurs maghrébins, mais aussi des Africains, des Portugais etc. On trouve aussi des tracts que les militants du MTA distribuent aux abords des usines qui emploient un nombre important de travailleurs immigrés. Parmi les périodiques, on peut citer le Journal du comité de lutte contre le racisme lancé en 1972. Celui-ci est rédigé à la main, ce qui témoigne des moyens limités dont disposent ces collectifs immigrés. Odysséo propose aussi des sources d’autres associations et mouvements luttant contre le racisme : le MRAP, Convergence 84, SOS Racisme…

 

 

Pour l’égalité

Pour les marcheurs de 1983 comme pour leurs aînés impliqués dans les luttes de l’immigration des années 1970, la lutte contre le racisme est indissociable du combat pour l’égalité. Dans les années 1970, le MTA milite activement pour l’égalité des droits des travailleurs immigrés à travers des actions choc non-violentes.

 

Le journal Sans Frontière, créé en association en 1979 par des anciens militants du MTA, reste une source importante de la mémoire immigrée et de lutte pour l’égalité des droits. D’autres organisations de solidarité avec les immigrés, telles que la CIMADE ou la Fédération des associations de solidarité avec les travailleur-euse-s immigré-e-s (FASTI), lancent et soutiennent des campagnes en faveur de l’égalité pour les immigrés.

 

Les associations tiennent une place essentielle, pourtant méconnue, dans l’histoire de la Marche. Ce sont elles, en effet, qui mobilisent leurs réseaux et les acteurs locaux pour faire le lien entre les marcheurs et les habitants des villes et quartiers où passe la Marche. La CIMADE de Lyon tient une place majeure dans cette histoire puisque c’est elle qui assure la coordination nationale de la Marche. Sans Frontière, titre phare de la presse associative immigrée des années 1970-1980, sera aussi un soutien ferme de la Marche et lui consacrera des centaines de pages dont deux numéros spéciaux ainsi que des suppléments.

 

A la fin des années 1970 et surtout après 1981 (la loi du 9 octobre 1981 rétablit la liberté d'association des étrangers limitée depuis 1939), de nombreux collectifs pilotés par des jeunes issus de l’immigration voient le jour. Ils dénoncent le racisme anti-jeunes et anti-immigrés, réclament le droit à la dignité et à l’égalité et revendiquent leur place dans la société française, notamment à travers des activités culturelles. Par exemple, Rock Against Police, né en région parisienne, organise des concerts gratuits et diffuse des journaux afin de faire connaitre des groupes de musique des cités.

 

La Marche de 1983 reste un moment fort et marquant de l’histoire sociale, culturelle et politique et sera suivie par d’autres marches, notamment Convergence 84. Comme les marcheurs de 1983, les « rouleurs » de Convergence 84 (ils parcourent la France à mobylette) mettent l’accent tant sur la lutte antiraciste que sur le principe d’égalité.


Melting post : La Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme de 1983

Quelques jeunes du quartier des Minguettes à Vénissieux entament au printemps 1983 une grève de la faim pour protester contre les violences policières dont ils sont victimes. Parmi ces jeunes il y a Toumi Djaïdja, président de la jeune association SOS Avenir Minguettes créée à l’occasion de cette grève de la faim.

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Paru en Septembre 2013.

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