Fonds du cabinet du commissaire de la république Pierre Bertaux (1944-1946).

  • Cote :

    III

  • Autres données descriptives :

    Présentation du fonds en introduction de l'inventaire dactylographié : «Le fonds versé par Pierre Bertaux à son départ comporte 72 liasses concernant la vie politique et économique de la région de Toulouse d'août 1944 à mars 1946 (avec quelques documents antérieurs à 1946) […]. Le commissariat de la République : l'institution régionale n'est pas neuve, et on peut dans une certaine mesure dire que le commissaire de la République, institué à la Libération, prend, à partir du 19 août 1944, la succession du préfet de région qu'avait créé le gouvernement de Vichy. Le «régionalisme» était en fruit depuis la fin des années vingt dans les dossiers des technocrates, mais il a trouvé une première expression dans le cadre des nécessités politiques et idéologiques de la Révolution nationale. La Résistance reprend cette institution qui permet d'assurer le contrôle politique et économique qu'imposent la fin de la guerre et la reconstruction. Des instructions donnés par le gouvernement de la France libre sont remises aux hommes présentés au poste de commissaire de la République. Elles définissent les pouvoirs exceptionnels des commissaires de la République dans divers domaines (ordonnance du 10 janvier 1944 du Comité français de la Libération nationale : «prendre toutes mesures propres à assurer la sécurité des armées françaises et alliées, pourvoir à l'administration du territoire, rétablir la légalité républicaine, satisfaire les besoins de la population»). Ils ont donc une grande latitude d'initiative sous réserve des pouvoirs dévolus à l'autorité militaire. En attendant le rétablissement de la légalité républicaine, qu'ils ont devoir de préparer, ils peuvent adapter les instructions aux contingences locales. Ils disposent aussi du droit de grâce. […]. Le régime des commissaires de la République prend fin le 31 mars 1946. Pour la région de Toulouse, il convient de noter des modifications dans la géographie administrative ; en effet le commissariat de la République est en relation hiérarchique avec les préfets de l'Ariège, du Gers, de la Haute-Garonne, du Lot, des Hautes-Pyrénées, du Tarn et de Tarn-et-Garonne. C'est à dire que par rapport à la préfecture régionale de Vichy ses compétences sont plus restrictives, les départements des Basses-Pyrénées et de Lot-et-Garonne ayant été rattachés au commissariat de Bordeaux. Le siège des services du commissaire se trouve à Toulouse, mais les affaires traitées couvrent bel et bien l'ensemble des départements. - Pierre Bertaux : […]. Résistant de la première heure, mais universitaire peu connu des FFI, Bertaux était en 1938 titulaire de la chaire d'allemand de la faculté de Toulouse. Le monde politique ne lui était pas étranger (attaché au cabinet du ministre des Affaires étrangères pendant le Front populaire, puis à l'éducation nationale avec Jean Zay en 1937-1938). Sous le gouvernement de Vichy, il est interné d'août 1941 à décembre 1943 pour activités de résistance (le réseau qu'il anime avec Marcel Vanhove et Jean Cassou porte son nom). - Les autres institutions : les relations du commissaire ne se restreignent pas à sa correspondance hiérarchique avec le ministre de l'Intérieur et avec les préfets. Il est aussi en contact avec d'autres ministères, ainsi qu'avec l'administration militaire dont le représentant régional est le général Collet, commandant la 17è région militaire. D'autres institutions propres à cette époque apparaissent dans le fonds du commissaire Bertaux : les comités de Libération, qu'ils soient d'entreprises, locaux et surtout départementaux. […]»