Brejski, Jan

  • Date :

    1863-1934

  • Notice historique :

    Brejski, Jan. (1863-1934). Journaliste polonais, il partage sa vie entre son pays natal, la Ruhr et le nord de la France. Rédacteur au Kurjer Polski de Cracovie, Brejski rachète à l'abbé Franciszek Liss en 1894 (Bochum, Allemagne) le Wiarus Polski (Le Brave Polonais) sur lequel il va régner jusqu'à sa mort, soit pendant 40 ans. Toujours à Bochum, il crée en 1902, avec son frère Anton, « l'Union professionnelle polonaise », syndicat dont le succès et celui du quotidien s'expliquent par le sentiment national qui anime alors les mineurs polonais de Westphalie et de Rhénanie. Avant 1914, Jan Brejski se constitue un empire de presse, créant autour du Wiarus des périodiques spécialisés pour les hommes, les femmes, les enfants, les ouvriers mineurs, les métallurgistes, etc. En 1919, il fonde le Parti national-ouvrier pour tenter de faire une carrière politique dans la nouvelle république de Pologne. Après un début prometteur au cours duquel il devient député, puis secrétaire d'Etat, il perd son poste de voïévode (gouverneur) de Poméranie et gagne la France où l'ont précédé des dizaines de milliers de mineurs polonais, abonnés au Wiarus . Il transfère son journal qui reparaît à Lille de juillet 1924 à juin 1944. Père fondateur de la presse polonaise en Allemagne rhénane, Jan Brejski, qui domine la situation avant la Première Guerre mondiale, finit par se laisser dépasser par le Narodowiec , propriété de son principal rival, Michal Kwiatkowski. Ni son opposition au régime de Pilsudski, ni la tentative d'isolement de son journal par les autorités consulaires n'ont entamé le succès du Wiarus auprès des immigrés. Mais Kwiatkowski apparaît comme plus jeune, plus dynamique, tandis que Brejski maintient son entreprise de presse sur des bases périmées. La direction technique du journal repose en effet sur ses seules épaules : il se débarrasse sans cesse de ses rédacteurs en chef. Enfin, il s'endette. Après la mort de Jan Brejski en décembre 1934, son gendre Stanislas Nawrocki dirige le quotidien jusqu'à l'interdiction qui le frappe à la Libération pour ne s'être pas sabordé à temps, pendant l'occupation.

  • Références :

    OUVRAGES ET ARTICLES

    Ponty Janine in Presse et Mémoire, catalogue de l'exposition « France des étrangers, France des Libertés » , éditions Mémoire Génériques, 1990, p. 142.

  • Auteur de la notice :

    Janine PONTY

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