Olaso Piera, Joaquin dit Emanuel

  • Date :

    1901-1954

  • Notice historique :

    Olaso Piera, Joaquin dit Emanuel (Alicante, Espagne, 1901-Paris, 1954). Joaquin Olaso arrive en France à l'âge de 20 ans. Il adhère au Parti Communiste et milite également dans l'organisation communiste espagnole constituée à Paris en 1922. Entre cette date et 1936, il se rend à plusieurs reprises en Espagne. En 1936, il est nommé inspecteur général de l'ordre public en Catalogne, plaçant la police catalane sous influence communiste. Selon Stéphane Courtois, Denis Peschanski et Adam Rayski, il aurait alors été en relation avec Ernö Gerö, le responsable des services soviétiques en Catalogne. Il devient peu après le responsable des cadres du Parti Socialiste Unifié de Catalogne que dirige Santiago Carrillo. Après la défaite républicaine, il se réfugie en France avec sa femme Dolorès qui, dès son arrivée à Paris, est engagée sous un faux nom par le consulat du Chili: le consul d'alors est Pablo Neruda et Dolorès devient sa secrétaire particulière. Ainsi se met en place une filière permettant à des communistes espagnols d'émigrer au Chili. Au printemps 1942, l'organisation des Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI) est constituée: Joaquin Olaso en devient le responsable technique pour la région parisienne, chargé de l'armement et des liaisons. Fin novembre, la police parisienne arrête 28 militants espagnols à la suite d'une longue filature. Le 5 décembre, c'est au tour de Joaquin Olaso et de sa femme d'être arrêtés. Après avoir été interrogés sous la torture, tous deux sont déportés le 28 août 1943, elle à Ravensbruck, lui à Mauthausen. Dans ce camp, Joaquin Olaso est isolé, rejeté par les militants espagnols qui le suspectent de les avoir donnés à la police. En réalité, l'indicateur responsable des chutes de la fin de l'année 1942, dont le nom a été livré par un policier résistant, a été exécuté pendant la guerre. Malgré cela, à la Libération, Joaquin Olaso est exclu du Parti. Il meurt avec sa femme, asphyxiés par le gaz dans leur appartement, en février 1954.

  • Sources complémentaires :

    Centre historique des archives nationales (CHAN, Paris, France) : sous-série 94AP «Fonds Albert Thomas» / 94AP408.

  • Légende/crédits :

    Auteur de la notice

    Grégoire GEORGES-PICOT

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