Monument des Garibaldiens de Lachalade (Lachalade, Meuse)
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Date :
1932
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Notice historique :
Présentation du contenu
Dès le début de la Première Guerre mondiale, des immigrés italiens s'engagent comme volontaires dans l'armée française. Le 4ème régiment de marche du Premier régiment étranger de la Légion étrangère est ainsi créé le 5 novembre 1914. Il prend très vite le surnom de « régiment des Garibaldiens » en souvenir de Giuseppe Garibaldi, grande figure de l'indépendance et de l'Unité italienne, qui était venu combattre aux côtés de l'armée française lors de la guerre de 1870. Surnommée les « Chemises rouges » à cause de leurs uniformes, la Légion garibaldienne compte dans ses rangs six petits-fils de Giuseppe Garibaldi. Ce régiment, commandé par Peppino, petit-fils de Garibaldi, est constitué d'environ 2 000 combattants volontaires italiens, originaires en majorité des régions françaises de forte immigration italienne (Midi, région lyonnaise, région parisienne), mais aussi des villes du nord et du centre de l'Italie. Certains proviennent d'autres pays européens, d'Afrique du nord et même du continent américain. Lazare - Lazare Ponticelli (1897-2008), dernier combattant survivant de l'armée française lors de la Grande Guerre, décédé en 2008, a ainsi fait partie de ce régiment des Garibaldiens. Ayant seulement 16 ans en 1914, Ponticelli a triché sur son âge pour pouvoir s'engager sous les ordres du lieutenant-colonel Peppino Garibaldi.
Les origines sociales et politiques de ces volontaires sont assez différenciées et les motivations d'engagement assez diverses. Certains donnaient un sens idéologique et militant à leur engagement, d'autres étaient partis à la guerre par amour du pays qui les avaient accueillis et nourris, permettant par là même, l'intégration par le sang, et enfin les marginaux, les aventuriers, les délinquants fuyant la misère et en quête d'aventures.
Le régiment garibaldien est envoyé par le commandement français en Argonne et y combat de novembre 1914 à janvier 1915. Il s'illustre d'ailleurs dans des combats brefs mais meurtriers. Retiré du front le 9 janvier 1915 et envoyé au repos, il est dissout le 5 mars 1915 suite aux lourdes pertes - plus de la moitié de l'effectif - et devant l'entrée en guerre imminente de l'Italie aux côtés de l'Entente qui survient le 23 mai 1915. Au total sur les 2 000 hommes engagés, 590 Garibaldiens sont « morts pour la France », parmi eux deux frères Garibaldi: Bruno tué le 26 décembre 1914 à Bolante et Constante le 5 janvier 1915 à Courtes-Chausses. Après la dissolution de la Légion garibaldienne, la grande majorité des légionnaires rejoignent l'armée italienne tandis que d'autres, une centaine, s'engagent dans d'autres unités de la Légion étrangère.
Durant l'Entre-deux-guerres, les Garibaldiens sont l'objet d'un culte, mêlant cérémonies, manifestations et contre-manifestations, discours politiques d'officiels français et italiens. Un monument à la mémoire des Garibaldiens tombés en Argonne est ainsi érigé en 1932 à Lachalade. Ce monument est construit à l'emplacement même du Cimetière des Garibaldiens. Les 590 volontaires italiens tués au combat en Argonne et les frères Garibaldi y avaient été enterrés initialement avant que leurs corps ne soient transférés dans la nécropole de Bligny. Le monument des Garibaldiens de Lachalade est édifié par l'Association Nationale des Volontaires de Guerre d'Italie et inauguré le 21 avril 1932. Deux médaillons représentent Bruno et Constante Garibaldi. La cérémonie d'inauguration est placée sous la présidence du ministre français de l'instruction publique, M. Mario Roustan, et de l'ambassadeur d'Italie en France, le comte Manzoni. Sont également présents M. Colselschi, président des Volontaires italiens et député au Parlement de Rome, les délégués des Volontaires français et italiens ainsi que l'association des anciens combattants de Sainte-Menehould.
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Sources complémentaires :
Monument des Garibaldiens à Lachalade : consulter le site verdun-meuse.fr (consulté le 15/05/13)
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Références :
OUVRAGES ET ARTICLES
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Heyries Hubert, « La représentation française des garibaldiens en 1914-1915 », in La Grande Guerre, 80 ans d'historiographie et de représentations , colloque international, 20-21 novembre 1998, Montpellier, ESID, UMR 5609 du CNRS, 2002, pp. 239-263.
Heyries Hubert, « Les Garibaldiens en Argonne », in François Cochet (dir.), Les batailles de la Marne, de l'Ourcq à Verdun (1914 et 1918) , Actes du colloque « Batailles emblématiques, combats oubliés », tenu à Reims et à Verdun les 6 et 7 mai 2004, Soteca, 14-18 Éditions, 2004, pp. 287-298.
Heyries Hubert, «Français et Italiens en terre de France pendant la Grande Guerre : regards croisés», in Les populations et les armées , XIVe symposium international d'Histoire et de Prospective militaires, France/Italie/Autriche/Belgique/Maroc/Suisse.Pully (Suisse), 23-25 février 2006, Pully, CHPM, 2008, pp. 79-93.
Heyries Hubert, « Le volontaire garibaldien d'une guerre à l'autre, 1914-1915 et 1939-1940 », in Hubert Heyriès et Jean-François Muracciole (dir.), Le soldat volontaire en Europe au XXe siècle, de l'engagement politique à l'engagement professionnel , colloque international du 3 au 5 avril 2003, Montpellier, PULM, 2007, pp. 193-210.
Milza Pierre (dir.), Les Italiens en France de 1914 à 1940 , Palais Farnèse, Ecole française de Rome, 1986, 787 p.
Sapori Julien, Les troupes italiennes en France pendant la Première Guerre mondiale , Le Chaufour, Editions Anovi, 2008, 139 p.
PRESSE
«Une manifestation de l'amitié franco-italienne.L'inauguration du Monument aux Volontaires italiens », in La voix du combattant , 30 avril 1932.
«Inauguration du monument des Garibaldiensà Lachalade le 24 avril 1932», in Le bulletin meusien , 28 avril 1932.
http://argonne1418.com/2011/05/13/linauguration-du-monument-aux-volontaires-garibaldiens-a-lachalade-24-avril-1932/ (consulté le 15/05/13).
«Les Garibaldiens, héros de l'Argonne », in La Charte , mai-juin 1975, 46ème année.
«Les Garibaldiens en Argonne» in Connaissance de la Meuse , Numéro 58, Septembre 2000.
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