Quartier Bassens, Marseille (Bouches-du-Rhône) Marche pour l'égalité et contre le racisme, 15 octobre 1983
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Date :
1983
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Notice historique :
Présentation du contenu
Au cSur des quartiers Nord de Marseille, le quartier Bassens est construit en lieu et place du bidonville dit des «treize coins». Durant les années 1950, la majorité des familles sont gitanes et algériennes, venues en France pour trouver du travail en France. Dans les années 1960, des programmes de construction sont entrepris par la mairie. A partir de 1963, est créée en urgence une cité d'urgence provisoire, à proximité des usines, entre une voie ferrée, une rocade routière et la zone industrielle des Arnavaux. En 1963, la cité Bassens I est achevée, puis en janvier 64, les baraques du bidonville des «treize coins» sont évacuées puis détruites. La cité Bassens II est achevée en 1965. Les familles qui s'y installent, dont une grande partie provient du bidonville de Sainte-Marthe ou de Saint Barthélémy, sont issues de l'immigration algérienne, des familles rapatriées dites «harkis» et des familles gitanes.
La cité Bassens est concernée par une vie associative dynamique à l'initiative des jeunes du quartier, influencés par les interventions d'ATD quart monde (Agir tous pour la dignité) et de mouvements trotskistes, et ce dès les années 1970: création d'un centre social en 1971, d'un club des jeunes de Bassens, d'un comité de locataires avec la publication du Journal de la Cité Bassens dans les années 1970. La question de la prévention de la délinquance, de la jeunesse du quartier Bassens est une question préoccupante. Le journal Sans Frontière évoque ainsi cette incompréhension des pouvoirs publics et des jeunes, en ce début des années 1980: «On avait bien promis à ces jeunes de l'embauche pour les chômeurs de Bassens, si le nombre de vols baissait. Un an après, il n'y a plus de vols mais il n'y a pas eu une seule embauche. Les patrons veulent des vigiles, et les jeunes, du boulot. Les premiers parlent de sécurité, les autres d'avenir, et c'est les jeunes qu'on traitera d'irresponsables» (Sans Frontière, n°80, p. 26).
Lorsque la Marche s'organise au départ de Marseille le 15 octobre, nombre de jeunes du quartier Bassens s'impliquent dans le comité de soutien. Radio Gazelle, dont le président fondateur est Saïd Boukenouche, joue un rôle déterminant dans l'organisation de la première étape. Cette radio s'inscrit dans le contexte de l'investissement du champ culturel (théâtre, musique...) et du champ médiatique de militants de l'immigration. Ainsi les premiers médias immigrés sont créés durant la fin des années 1970 et au début des années 1980 à l'instar de Radio Soleil, Radio Beur (Paris) ou le journal Sans Frontière (1979-1985). Radio Gazelle est née en 1981 à l'initiative de quelques jeunes Maghrébins, dont une grande partie a résidé dans la cité Bassens. Au début, il s'agit d'une "radio-pirate". Les émissions diffusées se font en toute illégalité. Les premières émissions diffusent essentiellement des débats et de la musique du Maghreb. Après l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, les radios libres sont légalisées les radios libres et la liberté d'association des étrangers, limitée depuis 1939, est rétablie. Radio-Gazelle devient alors officiellement une station associative, qui se transforme progressivement en radio multiculturelle.
Le 15 octobre, les habitants de Bassens, dont nombre de jeunes, reçoivent ainsi sur un air de fête, de musique et de théâtre, les marcheurs. Les jeunes créent et chantent des slogans liés au contexte marseillais: «Nous sommes les enfants des Quartiers Nord / Et à pied ça fait loin jusqu'au vieux port». Sur l'air de la chanson de Sabra et Chatila, du groupe gnawa marocain Nass El Ghiwane en hommage aux Palestiniens massacrés dans les camps au Liban un an auparavant, ils chantent ainsi «Enfants d'immigrés, enfants rejetés, enfants assassinés ». Les marcheurs se dirigent ensuite vers la cité des Flamants.
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Sources complémentaires :
Sources complémentaires
SOURCES INTERNES:
Odysseo: Le journal de la cité Bassens: http://odysseo.generiques.org/search/result.xml#viewer:a011375688974z1mqf3/.
Fonds Sans Frontière :
La «Beur» génération, Sans Frontière, spécial SF n° 92-93 (chronologie événementielle de 1979 à 1985 et l'été meurtrier 1983).
Fonds Bonneau :
A1. Politiques d'immigration, polémique, réactions associations et partis politiques, La - Marche 1983. (1972-1984).
B10. Crimes et agressions racistes, chronologie des crimes commis depuis 1980... (1980-1990).
L49. Associations, MRAP, fonctionnement interne, assises et congrès, CR BN, bulletin d'information, campagne (1981-1995).
L58. Associations diverses, FAS, France Plus, Texture, LDH... (1982-1995).
Dossiers «Discriminations» (M61. Travailleurs immigrés, syndicats, clandestins (1981-1998). M.64. Accès loisirs, études, retraite, regroupement familial, conditions féminine (1983-1996)), «Statistiques» (O68. 1983-1997) et «Pays d'origine, immigration par communauté» (Q72. 1981-1996).
Archives oralesissues de la campagne de Génériques sur les «luttes et mobilisations de l'immigration 1968-1988» : témoignages de Driss El Yazami, Yamina Benchenni, Marilaure Mahé, Saïd Mérabti, Ramzi Tadros.
SOURCES EXTERNES:
SOURCES D'ARCHIVES PUBLIQUES
Archives départementales des Bouches-du-Rhône : série W :
1693 W1-248 Préfecture des Bouches-du-Rhône/ Affaires traitées par le cabinet : dossiers territoriaux concernant la vie politique, la vie économique et sociale du département, 1945-1995.
9 AV 49 6 entretien avec C BRUSCHI qui a pris partie prenante à la Marche pour l'égalité d'octobre 1983.
16 AV 3 Marie laure MAHE, formatrice en travail social, elle participe à la Marche pour l'égalité et contre le racisme en 1983 au départ de Marseille.
16 AV 6 Saïd BOUKENOUCHE, professeur d'anglais dans le quartier de la Belle de Mai à Marseille. Président de sections de la LDH. Marcheur à l'occasion de la Marche pour l'égalité et le racisme.
SOURCES IMPRIMEES : consultables aux archives départementales des Bouches-du-Rhône
PHI 419 361 La Marseillaise (édition Marseille), octobre 1983 :
La Marseillaise, vendredi 14 octobre 1983. «La Bricarde, les racistes ont encore frappé».
PHI 420 385 Le Provençal (édition Marseille), octobre 1983 :
Le Provençal, 14 octobre 1983, «Attentat à la Bricarde».
Le Provençal, dimanche 16 octobre 1983, «Action anti-racisme. La marche pour l'égalité des droits».
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Références :
OUVRAGES
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JOURNAUX
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AUDIOVISUELS
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WEBOGRAPHIE
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