Temple hindou du dieu Muruga (Chelles, Seine-et-Marne)

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    La diaspora tamoule est estimée à environ 8,4 millions de personnes, soit un peu moins de 40% de ce que l'on appelle communément la diaspora indienne. En France, cette population est estimée à environ 70 000 personnes et est composée par des Tamouls originaires de la région du Tamil Nadu, dans le sud de l'Inde, et du Sri Lanka, et plus anciennement par des Franco-tamouls de Pondichéry, du monde caribéen, de la Réunion ou de l'île Maurice. Il s'agit essentiellement de réfugiés tamouls du nord du Sri Lanka qui ont fui l'émergence de la guerre civile à partir des années 1970. Ne pouvant plus se rendre en Angleterre du fait du durcissement des lois sur l'immigration, nombre de Tamouls arrêtent leur périple en France et arrivent pour la plupart à Paris, par la gare du Nord. Le quartier de La Chapelle, entre la station de métro du même nom et la gare du Nord, devient progressivement un «ethnoterritoire» tamoul. Les années 1980 et 1990 amplifient le phénomène avec un afflux de réfugiés tamouls fuyant la violence de la guerre. D'autant plus qu'à partir de 1988, la reconnaissance du statut de réfugié aux Tamouls devient quasiment systématique.

    À partir du milieu des années 1990, un bouleversement des trajectoires résidentielles des migrants tamouls s'opère. Les 10 e et 18 e arrondissement deviennent des lieux de passage pour les primo-arrivants, qui se dirigent, avec la féminisation de cette migration et le regroupement familial, vers les communes périphériques de Paris. Le quartier de La Chapelle ne compte finalement qu'un faible pourcentage de Tamouls mais concentre les activités commerciales. On assiste finalement à une dilution résidentielle des Tamouls dans les communes du nord (Sarcelles, Garges-lès-Gonesse, La Courneuve, Villiers-le-Bel, Le Bourget, Le Blanc-Mesnil, Saint-Denis, Aubervilliers) et de l'est (Montreuil, Chelles, Boissy-Saint-Léger) de la périphérie parisienne. Ces communes sont toutes connectées à La Chapelle par le biais du réseau des transports franciliens.

    Durant les premières années de l'immigration tamoule en Île-de-France, les temples hindous étaient absents de la scène urbaine. Avant les années 1980, les Tamouls qu'ils soient catholiques ou hindous d'ailleurs, ne possédaient pas d'édifices religieux spécifiques à leur communauté et à leur confession. Une dizaine de temples hindous ont, ensuite, progressivement été construits dans la région parisienne: trois à Paris, dans le quartier de La Chapelle et le 19 e arrondissement; les autres temples disséminés dans les communes périphériques, dont celui dédié au dieu Muruga à Chelles. Dieu tutélaire du peuple tamoul, Muruga est le chef des armées célestes, et la divinité de la jeunesse et de la guerre. Il est monté sur un paon, destructeur de serpents et brandit une lance dont les trois parties signifient la puissance, l'intelligence et la victoire. Le temple de Sri Murugan est un édifice religieux qui participe ainsi à ce marquage territorial de la diaspora tamoule, à la consolidation de cet entre-soi, en entretenant principalement une fonction de ressourcement identitaire.

  • Références :

    OUVRAGES ET ARTICLES

    Etiemble Angélina, Les Sri-lankais dans la région Ile-de-France. De l'accueil à l'installation : le rôle du communautaire , Paris, ADERIEM/FAS, 2001.

    Etiemble Angélina, Les ressorts de la diaspora. tamoule. Associations, médias et politique , Paris, ADERIEM/MiRe, 2001.

    Etiemble Angélina « Les Tamouls du Sri Lanka dans la région parisienne. L'emprise du politique », in Revue française des affaires sociales , 2/2004 (n° 2), p.145-164. Article disponible en ligne (consulté le 30 juillet 2013)

    Goreau-Ponceaud Anthony, «La diaspora tamoule en France: entre visibilité et politisation», EchoGéo [En ligne], Sur le Vif, mis en ligne le 13 mai 2009. Article disponible en ligne, consulté le 16 juillet 2013.

    Goreau-Ponceaud Anthony, «La diaspora tamoule : lieux et territoires en Île-de-France», L'Espace Politique [En ligne], 4,2008-1, mis en ligne le 30 avril 2009. Article disponible en ligne (consulté le 17 juillet 2013)

    Goreau-Ponceaud Anthony, «L'immigration sri lankaise en France. Trajectoires, contours et perspectives», in Hommes et migrations [En ligne], 1291,2011, mis en ligne le 31 décembre 2012. Article disponible en ligne (cconsulté le 19 juillet 2013)

    Robuchon Gérard, «Etagères à bons dieux. Autels domestiques tamouls en immigration», textes d'anthropologie urbaine offerts à Jacques Gutwirht, réunis par Colette Pétonnet et Yves Delaporte, Paris, L'Harmattan, 1993, pp.127-138. Article disponible en ligne (consulté le 22 juillet 2013)

    Robuchon Gérard, Percot M., Tribes A., «Tamouls sri-lankais en France», in Migrations Etudes , volume 59, juillet-août 1995, 8p. Article disponible en ligne (consulté le 22 juillet 2013)

    Robuchon Gérard, Piault, Marc H., «Les pratiques sociales et pratiques religieuses des Tamouls au Sacré-Coeur de Paris», in. Vers des sociétés pluriculturelles : études comparatives et situation en France , colloque International de l'AFA, 1, Paris, 09-11/01/1986, 1986. pp. 332-336.

    Vuddamalay Vasoodeven, Aly-Marecar-Viney Nourjehan, «Diasporas indiennes dans la ville», in Hommes et migrations , n°1268-1269, juillet-octobre 2007, pp.6-194. Article disponible en ligne (consulté le 22 juillet 2013)

    MÉMOIRES ET THÈSES

    Dequirez Gaëlle, Situations urbaines d'inter-ethnicité: le cas du quartier de La Chapelle. Les tamouls face à la population locale , Mémoire de DEA de Sciences politiques, sous la direction de Johanna Simeant, Lille 2, 2002, 127p. Mémoire disponible en ligne (consulté le 22 juillet 2013)

    Goreau-Ponceaud Anthony, La diaspora tamoule: trajectoires spatio-temporelle et insertion territoriale en Ile-de-France , thèse de doctorat, Université de Bordeaux, 2008, 427p.

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