Stade Félix Bollaert (Lens, Pas-de-Calais)
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Date :
1932
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Notice historique :
Présentation du contenu
Construit en 1932 par la Compagnie des Mines de Lens, le stade Félix Bollaert est un lieu symbolique du passé minier et de l'histoire de l'immigration de la région du Nord-Pas-de-Calais, et plus précisément du rapport entre football professionnel, immigration et intégration au sein du bassin industriel du Nord. Dès 1964, le stade est mis à disposition du Racing Club de Lens (RCL) qui passe en conséquence sous le contrôle de la Compagnie des Mines.
Dans les années 1930, la structure du RCL reflète bien la réalité des flux migratoires. A l'époque, 53% des joueurs de l'équipe lensoise sont des étrangers, ou d'origine étrangère. Les immigrés polonais, arrivés après la Première Guerre mondiale pour travailler dans les mines et combler ainsi le manque de main d'œuvre du secteur, se sont beaucoup illustrés sur le terrain.
Lors de l'inauguration du stade en 1933, les mineurs polonais présents pour la préparation de la fête sont si nombreux que l'hymne national polonais résonne aux côtés de la Marseillaise. Les joueurs comme Stefan Dembicki et Edmond Novicki attirent les foules au stade Bollaert. Outre leurs performances sportives, ces joueurs polonais ou d'origine polonaise incarnent les valeurs de la mine auprès de la population locale: le courage, la combativité et la solidarité.
Les joueurs ont à l'époque le statut particulier de «footballeur-mineur» qui accroît leur subordination à la Compagnie des mines, dans cette logique paternaliste qui primait parmi les grands groupes industriels français.
D'autres footballeurs marquent aussi l'histoire du club et du stade Felix-Bollaert comme l'Algérien Ahmed Oudjani qui arrive au RCL en 1958. Il s'agit cette fois-ci d'une immigration purement sportive. Oudjani sera rapidement adopté par les supporters car il s'adapte bien aux codes ouvriers de la communauté et reflète ses valeurs. Son fils, Chérif Oudjani rejoindra également le RCL en 1985.
Peu à peu, la déstructuration du système minier et l'évolution du football professionnel changent les politiques de recrutement du RCL. Les équipes comptent de moins en moins de «gars du coin» représentatifs de la population locale et des valeurs du travail à la mine.
Lors du centième anniversaire du Racing Club de Lens en 2006, les dirigeants, avec l'accord de la municipalité, pavoisent la ville de photographies des joueurs les plus emblématiques, dont ceux issus de l'immigration.
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Références :
OUVRAGES ET ARTICLES
Barreaud Marc, Dictionnaire des footballeurs étrangers du championnat professionnel français: 1932-1997 , Paris, L'Harmattan, 1998.
Chovaux Olivier, « Football minier et immigration. Les limites de l'intégration sportive dans les années trente »,in Staps , n°56, 2001/3, pp.9-18.
Chovaux Olivier, « Le football : un exemple d'intégration de surface dans l'entre-deux-guerre », in Marie Cegara, Olivier Chovaux Olivier, Damiani Rudy, Dumont Gérard, Gentil Jean-René, Ponty Janine, Tous gueules noires, Histoire de l'immigration dans le bassin du Nord-Pas-de-Calais , Lewarde, Centre historique minier du Nord-Pas-de-Calais, 2004, pp. 138-151.
Fontaine Marion, « Les Oudjani et le «club des gueules noires » : parcours et représentations », in Migrance , n°29, premier trimestre 2008, pp. 91-97.
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