Villa Mandinet (Lognes, Seine-et-Marne)

  • Date :

    1970

  • Notice historique :

    Présentation du contenu

    Dès les années 1970, des réfugiés d'Indochine affluent en France et s'installent dans le 13e arrondissement de Paris, puis dans le grand est parisien: Torcy, Noisiel, Lognes (en Seine-et-Marne), Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) ou encore Noiseau (Val-de-Marne). Une grande partie de ces familles sont de culture chinoise, mais résidaient au Cambodge, Vietnam et Laos, dont ils possédaient la nationalité. Les Chinois arrivent ensuite à partir des années 1980. Ces migrants du sud-est asiatique accèdent progressivement à la propriété dans des lotissements pavillonnaires. Ainsi, ce ne sont pas des primo-arrivants ni des réfugiés sortant des centres d'accueil qui s'installent dans ces espaces en grande couronne mais des résidents de Paris ou d'autres communes de la région parisienne. Faisant partie de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée, la commune de Lognes connaît ainsi un regain démographique et une extension urbaine à partir des années 1970.

    Le lotissement de la villa Mandinet dans la commune de Lognes est un exemple de ces spécialisations spatiales de migrants asiatiques. Ensemble de 41 maisons individuelles mitoyennes, ce quartier accueille 214 personnes en 1983 dont 70% d'Asiatiques (majoritairement des Cambodgiens puis des Laotiens et des Vietnamiens). La majorité des familles qui s'installent dans ce quartier entre 1983 et 1985 proviennent de Paris. L'orientation de ces familles vers l'accession à la propriété est, entres autres, due à la certitude de ne plus repartir, en particulier pour les rescapés du génocide cambodgien. Ensuite, les dynamiques de réseau social contribuent à amplifier ces mobilités.

    D'autres espaces de la ville de Lognes, à l'instar de la villa Mandinet, présentent la même évolution démographique. Lognes devient ainsi la première «ville asiatique de France» et est surnommée la «ville du Dragon» - le mot «dragon» se dit justement «Lognes» en chinois !

  • Références :

    OUVRAGES ET ARTICLES

    Brunel Elisabeth, «Les Chinois à Marne-la-Vallée», in Revue Européenne des Migrations Internationales (REMI) volume 8 - n°3, 1992, pp.195-209.

    Guillon Michelle, «La localisation des Asiatiques en Ile-de-France», in Perspectives chinoises , 1995, pp.41-48.

    Ma Mung Emmanuel (coord.), Commerçants maghrébins et asiatiques: agglomération parisienne et villes de l'Est , Paris, Masson, 1990.

    Ma Mung Emmanuel, La diaspora chinoise, géographie d'une migration , Paris, Ophrys, 2000, 176p.

    Ma Mung Emmanuel, «La formation de la diaspora chinoise en France», in Histoires d'ici, mémoires d'ailleurs , Actes du colloque 6-7 mai 2011, colloque organisé par le Conseil général de Seine-et-Marne en partenariat avec Génériques, pp.50-56: Actes du colloque consultables sur le site des archives de Seine-et-Marne (consulté le 18 juillet 2013)

    Simon Catherine, «Comment Lognes est devenu la première ville asiatique de France», in Le Monde , 30 septembre 2005

    Weber Serge, «Les flux migratoires en Seine-et-Marne», in Histoires d'ici, mémoires d'ailleurs, Actes du colloque 6-7 mai 2011, colloque organisé par le Conseil général de Seine-et-Marne en partenariat avec Génériques, pp.61-70 : Actes du colloque consultables sur le site des archives de Seine-et-Marne (consulté le 18 juillet 2013)

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    Génériques

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