Vaulx-en-Velin (Rhône) Marche pour l'égalité et contre le racisme, vendredi 28 octobre 1983
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Date :
1983
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Notice historique :
Présentation du contenu
L'étape de Vaulx-en-Velin du 28 octobre 1983 est une étape clé de l'histoire de la Marche. Le forum justice qui s'y tient dans la soirée verra la mère de Wahid Hachichi, adolescent de 16 ans abattu un an auparavant à Lyon, confrontée au père de l'assassin de son fils. Tout comme Vénissieux, Vaulx-en-Velin symbolise, à l'époque, le malaise des banlieues françaises minées par l'exclusion, la violence et les inégalités.
Située au nord-est de Lyon, Vaulx-en-Velin est une ville industrielle avec un des plus fort taux de population immigrée en France dans les années 1980. Jusqu'à l'ouverture du canal de Jonage en 1899 qui permet de dévier le cours du Rhône, Vaulx-en-Velin est un petit village agricole qui lutte contre les crues. C'est après la construction de ce canal que se développe, au début du XXe siècle, l'activité industrielle à Vaulx-en-Velin; en particulier avec l'installation, en 1925, de l'usine SASE (Soie Artificielle du Sud-Est) qui devient, en 1935, l'usine TASE (Textiles Artificiels du Sud-Est). La TASE contribue largement au développement économique, industriel et démographique de Vaulx-en-Velin. Elle emploie une large proportion de travailleurs immigrésvenus, dans un premier temps, d'Italie, de Pologne, de l'ancien empire russe et d'Espagne, puis, pendant les Trente Glorieuses, des pays du Maghreb. A l'image des villes voisines de Décines, Vénissieux ou Saint-Fons, l'expansion industrielle, démographique et économique de Vaulx-en-Velin est directement liée à l'arrivée de travailleurs immigrés sur son territoire.
En 1963, une décision interministérielle permet la création d'une Zone à urbaniser en priorité (ZUP) à Vaulx-en-Velin. Les travaux de construction de la ZUP durent de 1968 à 1980. Durant cette période, la population de la ville croît rapidement, passant de 20000 habitants en 1968 à près de 40000 en 1975.La nouvelle ZUP, qui est au centre des émeutes urbaines des années 1980, est habitée, en majorité, par des ouvriers. Elle accueille aussi bien des rapatriés d'Algérie que des familles étrangères et est composée de plus de 8 000 logements étalés sur plusieurs quartiers: le Mas du Taureau, le Grand Vire, les Noirettes, les Verchères... En 1979, on compte plus de 25% d'étrangers dans les cités HLM en France; ils étaient 12% dix ans auparavant. Alors même que de plus en plus d'immigrés viennent s'installer dans ces cités, comme c'est le cas à Vaulx-en-Velin, de nombreux logements entrent dans un processus de dégradation. C'est dans ce contexte de forte poussée démographique immigrée et de délabrement du logement HLM (espaces publics dégradés, manque d'entretien de la part des bailleurs&), que l'ancienne usine TASE, devenue Rhône Poulenc Textile (RPT) en 1971, ferme ses portes, laissant ainsi une grande partie de la population de la ZUP au chômage. Cette fermeture aura des conséquences profondes au sein de la population locale et s'accompagnera de dégradations sur le plan social, urbain et humain, comme dans de nombreuses autres cités touchées de plein fouet par le processus de désindustrialisation qui touche la France depuis le milieu des années 1970,
C'est dans ce contexte qu'en 1979, dans la ZUP de Vaulx-en-Velin, éclatent les premières grandes émeutes urbaines de France. En effet, à la suite d'une tentative de suicide d'un jeune Maghrébin poursuivi par des policiers, de violents affrontements éclatent entre jeunes et forces de l'ordre dans la cité de la Grappinière. Cet événement aura un fort retentissement tant au niveau local que national, surtout parmi les jeunes de Vaulx-en-Velin qui, à travers leurs actes violents, dénoncent le racisme, les violences policières et les inégalités.
Lors de l'étape de la Marche à Vaulx-en-Velin, on décide que seuls quelques marcheurs se rendront auforum justice organisé à la salle Amphis par la Wahid association. Celle-ci, portée par des familles victimes de crimes racistes ou sécuritaires, est créée après la libération du meurtrier du jeune Wahid Hachichi afin de sensibiliser la société à l'impunité dont bénéficient les «tueurs de frisés». Leforum justice, auquel participent 5 marcheurs, a lieu dans une salle «aux nombreux sièges vides», d'après le témoignage du marcheur Bouzid Kara. Un an après le décès de Wahid Hachichi, c'est en hommage à sa mémoire à celle de tous les jeunes Maghrébins tués, blessés, humiliés qu'a lieu cette rencontre. Alors que madame Hachichi, la mère du jeune Wahid, s'attache à démontrer l'innocence de son fils, accusé à tort, selon elle, de tentative de vol, le père du meurtrier prend la parole et défend son fils qui tira sur le jeune Maghrébin un an auparavant jour pour jour. Le père avance que son fils a tiré au titre de la légitime défense parce que Wahid et ses amis voulaient lui voler sa voiture. Les personnes présentes dans la salle bombardent le père du meurtrier de questions, on le laisse répondre, puis on lui demande calmement de quitter la salle. La Marche donnera lieu à de nombreux forums de ce type (forums justiceet forums police-justice), mais aucun autre ne verra une telle confrontation.
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Sources complémentaires :
Sources complémentaires
SOURCES INTERNES:
Fonds Sans Frontière
Fonds Béatrice Bonneau
SOURCES EXTERNES:
SOURCES D'ARCHIVES PUBLIQUES
Archives publiques :
Archives municipales de Vénissieux :
«16 millions de mal-logés en France en 1974», Rapport NORA, 1974.
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Références :
OUVRAGES
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MÉMOIRES ET THESES .
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AUDIOVISUELS
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