Mouvement des résidents des foyers Sonacotra

  • Description physique :

    Genre/Carac. phys. : Document d'archives

  • Nature du contenu : Document d'archives
  • Présentation du contenu :

    Présentation du contenu

    La Sonacotral, SOciété NAtionale de COnstruction de logements pour les TRavailleurs ALgériens, a été créée en 1956, pour répondre à deux problèmes. Le premier était celui de la construction et de la gestion de foyers pour les travailleurs migrants. Le second était celui de la résorption des bidonvilles. Après l'indépendance de l'Algérie en 1962, l'organisme deviendra la Sonacotra, SOciété NAtionale de COnstruction de logements pour les TRAvailleurs.

    A partir de 1975, une « grève des loyers » débuta au foyer Romain-Rolland de Saint-Denis. Elle se propagera en 1976 à l'ensemble de la région parisienne puis aux autres régions françaises. Protestant contre la hausse généralisée des loyers qu'ils jugent alors indécentes en comparaison avec la qualité de vie qu'offrent ces foyers, les résidents grévistes dénoncent également l'état de délabrement précoce des structures ainsi que les méthodes de répression utilisées contre leur mouvement, comme les recours auprès des ambassades de leurs pays d'origine et les expulsions du territoire français. La lutte perdure jusqu'en 1979, date d'aboutissement des négociations entre les grévistes et la Sonacotra.

    Les affiches de la collection du GISTI témoignent des différents temps forts de ce mouvement en région parisienne (appels à manifestations, photographies de cortèges manifestant) et exposent les principales revendications des grévistes. Ces documents témoignent aussi de la solidarité revendiquée entre les travailleurs immigrés et français et de la volonté d'insérer cette lutte dans le mouvement plus traditionnel de la lutte ouvrière.

    D'un point de vue législatif et politique, ces revendications s'associent aux luttes contre les lois sur le séjour et l'expulsion des travailleurs immigrés. La fin des années 1970 marquent en effet une volonté des autorités françaises de ""maîtriser"" les flux migratoires dans un contexte de crise économique. Une série de lois et décrets est ainsi adoptée sur l'initiative tout d'abord de Lionel Stoléru secrétaire d'Etat au travail manuel sous les gouvernements de J. Chirac et R. Barre (1974-1978) : circulaires instaurant des aides au retour et le non-renouvellement des autorisations de travail qui signifie dans les faits une perte du droit de séjour. Puis la loi Bonnet adoptée le 10 janvier 1980 qui limite les conditions d'entrée en France et fait du séjour irrégulier un motif d'expulsion au même titre que la menace sur l'ordre public. Elle prévoit aussi la reconduite des étrangers expulsés à la frontière et leur détention dans un établissement pénitentiaire pendant un délai pouvant aller jusqu'à sept jours s'il n'est pas en mesure de quitter immédiatement le territoire.

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  • Sources complémentaires :

    Génériques (Paris, France) : fonds du Comité de coordination des foyers Sonacotra en lutte (CCFSL) (collection numérisée de périodiques) ; Génériques (Paris, France) : fonds de Saïd Bouziri (fonds d'archives) ; Génériques (Paris, France) : fonds Génériques (collection numérisée d'affiches).

  • Bilbiographie :

    Bibliographie

    PITTI (Laure), «Travailleurs de France, voilà notre nom. Les mobilisations des ouvriers étrangers dans les usines et les foyers durant les années 1970», in Migrance : Immigration et luttes sociales : filiation et ruptures (1968-2003) , n°25, troisième trimestre 2005, pp. 50-67.

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