L'immigration dans les fonds de l'INA
Le 21/05/2015 à 12h12 par Génériques
Résumé

Dans la lignée du guide des sources d'archives sur les étrangers en France, le guide des sources de l'immigration à partir des fonds de l'INA propose une incursion dans le traitement médiatique de l'immigration. Présentation de ce nouvel apport à Odysséo.

Les origines

En 1992, Génériques a signé un partenariat avec la Direction des Archives de France (DAF), aujourd'hui le Service interministériel des Archives de France (SIAF), pour faire un inventaire à l'échelle nationale des sources sur l'histoire des étrangers en France, depuis le XIXe siècle jusqu'à nos jours. Ce partenariat a donné lieu à la publication de quatre volumes des Étrangers en France - Guide des sources d'archives publiques et privées - XIXe-XXe siècles entre 1999 et 2005. Cependant, la démarche de Génériques ne s'arrête pas là. L'objectif est également de recenser des structures d'envergure nationale, autres que les collectivités territoriales et les archives nationales, qui disposent de sources ouvertes à la consultation sur l'histoire de l'immigration. L'Institut national de l'audiovisuel (INA), établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), s'inscrit pleinement dans ce projet.

 

L'INA a été créée en 1974 pour assurer la gestion du patrimoine audiovisuel. En 1992, une loi lui confie le dépôt légal de la télévision et de la radio, qui entre en vigueur en 1995. Dès lors, le périmètre d'activité de l'INA, comme celui du dépôt légal, ne cesse de s'étendre. L'INA thèque, centre de consultation de l'INA, ouvre au public en 1998 ; en 2006, l'INA reçoit le dépôt légal du Web média, qui devient effectif en 2009 ; les délégations régionales (Lille, Marseille, Rennes, etc...) se sont multipliées et possèdent elles-mêmes des postes de consultation ; entre-temps, l'INA est également devenu un centre de formation, un producteur et un éditeur de contenus. Il a développé une expertise qui s'exporte à l'international. C'est un acteur incontournable de l'audiovisuel en France. 

 

Méthodologie 

A l'INA thèque (dont le logo est la propriété de l'Institut national de l'audiovisuel), les fonds sont divisés en plusieurs catégories qui sont elles-mêmes divisées. Mises à part les émissions captées au titre du dépôt légal, on y trouve un très grand nombre d'émissions archivées par l'INA pour les besoins des professionnels de l'audiovisuel. Avec cette profondeur de fonds, le guide des sources de l'immigration a vocation à donner un aperçu de ce qu'il est possible de trouver dans ces différentes émissions. 

 

Le guide en regroupe environ deux mille. Il est issu d'un corpus d'origine de plus de trente mille émissions (disponible en consultation au centre de ressources de Génériques). Pour en arriver à cet échantillon, il a été décidé de retrancher les oeuvres cinématographiques ainsi que les journaux télévisés et les journaux parlés, deux catégories qui peuvent constituer des champs de recherche à part entière.

 

Pour l'élaboration du plan de classement, les émissions sont regroupées en collections qui sont classées par type (magazines, documentaires, fictions pour la télévision, etc...). La télévision se trouve en tête du classement car c'est le média qui génère le plus de contenu. La radio la suit de près bien qu'elle soit plus ancienne. Enfin, la dernière partie du plan de classement concerne les sources écrites de l'INA. Elles forment un pendant indispensable aux émissions. Elles fournissent, par exemple, les contextes de production des émissions. L'INA thèque conserve par ailleurs les travaux universitaires réalisés à partir de ses fonds.

 

 

Premières observations

Les notices des différentes émissions présentes dans le corpus et le guide permettent de faire quelques premières observations sur le traitement médiatique de l'immigration.

 

Le thème de l'immigration commence à être présent à partir de la fin des années 1960 et du début des années 1970. Les reportages, notamment au sein de magazines d'actualités et de société, comme les Dossiers de l'écran, se font de plus en plus nombreux. Les chaînes du service public sont particulièrement représentées, notamment pour la production de documentaires à la télévision. A la radio, France Culture est prolifique sur la question avec des émissions comme La Fabrique de l'histoire, Les chemins de la connaissance ou encore Du grain à moudre

 

La télévision, média très étendu, montre une plus grande diversité. L'immigration peut se retrouver abordée, évoquée ou analysée dans des magazines économiques comme Capital ; des magazines cultes comme l'émission littéraire Apostrophes ; des programmes plus confidentiels comme La Case de l'Oncle Doc, diffusé en troisième partie de soirée ; des fictions (L'engrenage, Sami le pion), etc... Les magazines sont très présents. On trouve également quelques émissions dites "spéciales" car atypiques dans leurs formes. On peut citer pour exemple le débat Immigration en questions diffusé sur TF1 en décembre 1989 mais aussi cette Communauté des radios publiques de langue française, aux programmes variés.

 

L'immigration à la télévision et à la radio enfin, ce sont aussi des personnalités plus ou moins médiatiques associées à ce thème : Catherine Withol de Wenden, Gérard Noiriel, Michèle Tribalat, Yannick Noah, Zinédine Zidane, Basile Boli, Leïla Sebbar, Nancy Huston, Smaïn, Rachid Arhab, Benson Diakité, Madeleine Mukamabano et plusieurs autres, à retrouver dans le guide des sources de l'immigration.

 

Paru en juin 2015.

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