Les années 1970
Dans les années 1960-1970, même dans les films militants comme RAS, P. Blanchard explique que les maghrébins sont stéréotypés ou font "partie du décor".
Dans les années 1960-1970, même dans les films militants comme RAS, P. Blanchard explique que les maghrébins sont stéréotypés ou font "partie du décor".
Les années 2000 voient un renforcement de la quête et la conquête des personnages de fiction avec le triomphe de certains acteurs couronnés par des prix prestigieux comme les acteurs du films Indigènes ou Tahar Rahim pour Un prophète.
La chercheuse Leslie Kealfoher présente l'objet de ses recherches : les femmes maghrébines de la première génération dans les courts-métrages, les documentaires et les téléfilms. Elle essaie de comprendre les expériences de ce film en consacrant un chapitre de sa thèse à un genre différent. Ce qui l'intéresse notamment, ce sont les voix de ces femmes et le regard porté sur elles, leurs difficultés et comment elles arrivent à surmonter ces obstacles.
Naïma Yahi chargée de recherche à Génériques et coordinatrice des journées d'étude conclut ce colloque en effectuant de nombreux remerciements.
Pour Alec Heargraves, le cinéma joue un rôle d'avant-garde au niveau de la vie sociale. L'incorporation des Maghrébins dans le cinéma devance celle à l'oeuvre dans la société, notamment dans des milieux élitistes comme la politique. Les Maghrébins constituent également un public et donc un marché à prendre.
La reconnaissance de la guerre d'Algérie par le gouvernement français en 1999 aide la parole à se libérer. Une nouvelle génération n'ayant pas vécu les évènements s'empare de cette histoire et dresse une image complexe des acteurs de ce conflit plus proche de la réalité.
Edouard Mills-Affif termine par Vénus Noire, où opère un changement de style. Abdellatif Kechiche plonge ici dans le regard du colonisateur et se penche sur le rôle de la science. Le film est radical et provoque le spectateur afin que celui-ci ne s'habitue jamais au regard obscène. Edouard Mills-Affif finit en rappelant le style naturaliste et romanesque de Abdellatif Kechiche, sa vision dialectique et le regard qu'il porte sur l'autre. Pour conclure que son cinéma est celui du questionnement et non de l'affirmation.
L'acteur Kader Boukhanef explique brièvement son parcours en expliquant que ce qui l'intéresse avant tout c'est de jouer. Il évoque également ses projets.
Abdellatif Kéchiche est à a fois proche des ses origines, ce qui lui permet de savoir de quoi il parle, et dépasse en même temps le cinéma ethnique. Ses films ont une portée universelle.
Quelle place les maghrébins occupent-ils dans la production cinématographique ? P. Blanchard fait le constat qu'il n'y a pas d'images qui traitent du temps des colonies et que la Guerre d'Algérie "surdomine" avec l'image du combattant. Le film Hors la loi est à ce titre une évolution puisqu'il fabrique l'image d'un héro.
Dans les années 1980, les films dénoncent le rôle du blanc dans le champs du combat colonial mais l'image du maghrébin colonisé est absent au cinéma. La production télévisuelle est plus importante sur ce sujet et réunit une plus grande d'audience surtout après le 20e anniversaire de la Guerre d'Algérie. Mais l'image du maghrébin est toujours celle du combattant.
Alec Hargreaves introduit les 3 âges cinématographiques en prenant ses distances avec l'analyse d'Abdelmalek Sayad. Il s'agit en fait de trois regards qui montrent comment la population maghrébine et sa présence en France évoluent depuis les années 1970. Le premier regard est situé à l'extérieur (années 1970), le second est un regard de transition qui se rapproche de la société d'accueil (années 1980), le troisième regard est inclusif et banalisant (actuel). Les trois regards coexistent aujourd'hui et permettent de dégager des tendances à long terme.
Naïma Yahi interroge Sally Shafto sur l'évolution du cinéma traitant de la Guerre d'Algérie. Sally Shafto explique que le cinéma d'auteur s'est rapidement emparé du sujet de la Guerre d'Algérie, mais que ce sujet ne touche pas le grand public.
Les banlieues deviennent l'espace privilégié des immigrés dans l'imaginaire national. Avec un film comme La Haine, l'image de l'arabe se transforme, c'est un français d'origine immigrée parmi d'autres qui se trouve confronté aux problèmes de sa génération.
Mouloud Mimoun retrace l'histoire du cinéma immigré en France de ses débuts à la fin des années 1960. Il cite les différents réalisateurs et les principaux films maghrébins qui ont fait cette décennie durant laquelle de grandes figures de ce cinéma émergent. Les thématiques des films sont le chantier, l'usine et le racisme et les représentation de l'immigration sont souvent misérabilistes. Dans la seconde moitié des années 1970, émergent les thèmes de la "seconde génération" et de l'immigration clandestine.