Conclusion de l'entretien
Julien Gaertner conclut sur la transformation de l'image de l'arabe des années 1970 à nos jours.
Julien Gaertner conclut sur la transformation de l'image de l'arabe des années 1970 à nos jours.
Edouard Mills-Affif explique pourquoi il s'intéresse autant au cinéma d'Abtellatif Kechiche : parce qu'il a filmé en numérique mais surtout parce qu'il se démarque des réalisateurs du cinéma de banlieue avec des films complexes, qui décélèrent le rythme et au style épuré. Il dépasse le simple témoignage grâce à la recherche de forme et d'idées.
A travers les films L'Exposé et Zohra à la plage, Leslie Kealfoher montre le rôle des aliments dans la représentation des femmes maghrébines dans les courts métrages.
Carrie Tarr analyse successivement les sujets de chaque film retenu dans son corpus en retenant les aspects narratifs communs : il s'agit d'abord de récits de femmes immigrées puis ceux de "beurette". Elle analyse en quoi ces derniers véhiculent ou non des stéréotypes.
Edouard Mills-Affif replace l'oeuvre d'Abdellatif Kechiche dans la filiation des auteurs néoréalistes avec son style épuré et sa proximité avec les gens. Le réalisateur s'émancipe du cinéma beur et se place à la frontière entre naturalisme et romanesque afin de mieux aborder la réalité.
On perçoit une évolution dans le cinéma d'Abtellatif Kechiche. Dans La Faute à Voltaire, Kechiche n'a pas encore trouvé son style, il est contraint par le tournage en 35 mm. Avec L'Esquive, il opte pour une caméra DV qui lui permet, par la multiplication des prises, d'atteindre la vérité des êtres.
Selon P. Blanchard, la France ne veut pas regarder son passé colonial. Mais le début des années 2000 marque une rupture avec l'avènement d'une autre manière d'appréhender cette histoire. La question de comment représenter cette histoire ne se pose plus, elle est appréhendée différemment par des personnes qui ne l'ont pas vécu et qui ne s'intéresse qu'à celle qu'ils souhaitent narrer.
Train d'Enfer est lui-aussi inspiré du fait-divers d'un crime raciste. Ce film anti-FN s'inscrit dans un climat de délation qui parcourt alors l'opinion publique.
L'acteur du Thé au Harem d'Archimède, pionnier des années 1980 est interrogé par Naïma Yahi sur ce que représente pour lui le fait d'être un acteur maghrébin. Il ne se considère pas comme tel et préfère parler de sa vocation d'acteur refusant toute idée de communautarisme. Il raconte comment s'est passé le casting de ce film. Il analyse son succès et l'impact qu'il a eu sur sa carrière.
Alec Hargreaves conclut que nous sommes loin de la société autonome observée par Abdelmalek Sayad dans les années 70. Les Maghrébins sont davantage impliqués dans la société et le cinéma, avec d'autres arts, ont été des avant-gardes de cette évolution. Les dirigeants des marchés culturels l'ont bien compris.
J. Gaertner revient sur la construction de l'image de l'arabe de 1968 aux années 1970, stéréotype identitaire ancré dans les imaginaire et véhiculé par les comédies populaires comme Rabbi Jacob.
Selon Yvan Gastaut, dans les années 80-90 et jusqu'à aujourd'hui, le cinéma est de plus en plus en phase avec la réalité de la société française et met en scène l'hybridation, le métissage. C'est le cinéma qui témoigne d'une société qui évolue favorablement, qui la tire et permet le dépassement des comportements racistes. L'enjeu est maintenant que ce cinéma ne soit plus stigmatisé en tant que soi.
Naïma Yahi chargée de recherche à Génériques et coordinatrice des journées d'étude conclut ce colloque en effectuant de nombreux remerciements.
L'acteur Kader Boukhanef explique brièvement son parcours en expliquant que ce qui l'intéresse avant tout c'est de jouer. Il évoque également ses projets.
Ouahmi Ould-Braham dresse une chronologie des débuts de Tahar Hanache, de son enfance en Algérie à ses premiers rôles dans les années 1920.