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Farida
Ouahcène
Rimitti
Saâdia Bedief alias Cheikha Remitti est née le 8 mai 1923 à Tessala, près de Sidi-Bel-Abbès dans la région oranaise en Algérie. Orpheline très jeune, elle rejoint adolescente une troupe de musiciens nomades, les Hamdachis. Elle mène alors une vie d'artiste itinérante, chantant et dansant, animant à la façon de la chanson bédouine les fêtes patronales.
Elle se lance dans la chanson dans les années 40. Sa rencontre avec Cheikh Mohamed ould Ennems, éminent joueur de gasba avec qui elle se met en ménage, est déterminante. Il l'introduit dans le milieu artistique, la faisant enregistrer à Radio Alger. C'est de cette époque qu'elle tient son surnom Rimitti de l'expression "remettez-nous à boire !". Son premier enregistrement date de 1952 chez Pathé Marconi , mais elle connaît son premier succès en 1954 avec Charrak Gattà (déchire, lacère), chanson sulfureuse dans laquelle ses contemporains voient une attaque contre le tabou de la virginité. Chantant l'amour, la femme, l'alcool, le plaisir charnel, la liberté, le féminisme, elle provoque les moralistes et subit après l'indépendance de l'Algérie la censure du FLN. Elle chante comme les hommes, dans le style bédouin, accompagnée de flûte gasba et de tambour guellal. Elle y ajoute un langage cru des meddahates, groupes de musique algériens composés uniquement de femmes qui animait les mariages, baptêmes, et veillées religieuses, mélange aux sources de la musique raï.
Elle émigre à Paris en 1979, où elle anime les soirées dans des cafés communautaires. Elle se produit notamment au festival Raï de Bobigny en 1986. Auteur de plus de 200 chansons, elle est pour les chanteurs de la génération des « Chebs », « la Mère du raï », bien qu'elle leur ai reproché maintes fois de « piller » son répertoire. Elle compte dans ce dernier des titres comme "La Camel" ou "Dabri" devenus des classiques du genre.
Emprunte de modernisme, elle introduit une instrumentation moderne dans ses compositions, la juxtaposant aux bases traditionnelles. Elle connaît le succès aux débuts années 90. En 1994, l'album Sidi Mansour produit à Paris et Los Angeles sur lequel collaborent Robert Fripp, guitariste de King Crimson, et Flea, bassiste des Red Hot Chili Peppers marque son « tournant électrique ». Artiste internationalement reconnue, elle se produit sur tous les continents. En 2000, elle obtient le Grand prix du Disque de l'Académie Charles Cros. Elle continue d'enregistrer des albums et de se produire sur scène jusqu'à un âge très avancé. Son dernier album N'ta Goudami sort en 2005. Elle s'éteint le 15 mai 2006, quelques jours après son concert au Zénith de Paris, dans le cadre du "Festival 100% Raï", aux côtés notamment du chanteur Khaled. Après une cérémonie au cimetière musulman de Bobigny, son corps est rapatrié à Oran où elle est inhumée.
Yugurten
Acherouf
supplément au n°16 (avril 1960)
Cheikh Nourredine (Nourredine Meziane)
Rabah Driassa
Magasin Disco-Musik
Akli Yahyaten
Né le 17 février 1933 à Beni-Mendès en Kabylie, Akli Yahyaten est orphelin de père. Il quitte la campagne à douze ans pour Alger où il vit, enfant des rues, de petits boulots et de rapine. A l'âge de vingt ans, il immigre en France, à Paris. Jusqu'en 1954, il occupe divers emplois, de manœuvre à garçon de café. A ses heures perdues, il s'initie à la mandoline avec passion. Après son service militaire de 1954 à 1956 à Miliana, il devient manœuvre spécialisé à l'usine Citroën où il fréquente les milieux du FLN. Accusé d'être collecteur de fonds, il est emprisonné en 1956 pour six mois. A sa sortie, il décide de faire de la musique son métier. Il se produit d'abord dans les cafés communautaires, où il chante la nostalgie du pays. Familier des artistes maghrébins du Quartier latin, il participe aux émissions kabyles de l'ORTF et se produit sur la scène des cabarets " Le Bagdad " et " Les Nuits du Liban ". En 1959, à nouveau inquiété pour se activités, il retourne en prison. Son expérience carcérale lui inspire des chansons qui font de lui une grande vedette. Chantant en arabe et en amazigh, il fait sa carrière entre Paris et Alger avec à son palmarès de nombreux succès.
Khlifi Ahmed
De son vrai nom Ahmed Abbas Ben Aïssa, Khelifi ou Khlifi Ahmed né en 1921 en Algérie. Neveu du chanteur Hadj Benkhelifa, il est le plus célèbre des chanteurs des genres « Bedoui» et « Aï-aï » algérien. Sous la tutelle de son oncle il enregistre son premier disque à Paris à l'âge de treize ans. Il interprète alors des poèmes « Melhuon » (poésie populaire) de grands auteurs comme Aïssa Ben Allal. De retour en Algérie, il effectue des tours de chants et psalmodie le Coran lors de fêtes privées. Il est alors remarqué par le directeur de Radio Alger qui lui confie en 1947 la direction de l'orchestre bédouin de la radio. Au début des années 1950, il devient le fer de lance de la tradition orale des hommes du désert en se spécialisant dans le genre « Aï-aï », renommé en Algérie comme dans les milieux immigrés français. Il chante la beauté du désert Et haouel ya kaf Kerdada (Déplace-toi Ô mont de Kerdada), mais aussi l'exil Kalamni oun kalmik fi telephon (Appelle-moi et je t'appellerai au téléphone). Il reçoit en 1967 le prix de la chanson populaire algérienne et met un terme à sa carrière en 1989.
Bidonville de Courtry : le mal-logement des populations immigrées
Baligh Hamdi
