Dominique Dujardin questionne la notion de « modèle culturel français » en matière de relations entre monde associatif et pouvoirs publics. Il aborde également la question de l'évolution de la politique d'intégration, ayant glissé progressivement vers une politique de territoire.
Jeanne Le Gallic présente les intervenants de la première table ronde. Elle effectue ensuite une présentation synthétique du théâtre immigré dans les années 1970.
James Cohen questionne la notion de multiculturalité en France en évoquant les représentations et limites de ce modèle. Il décrit également les spécificités du modèle américain en matière d'intégration.
Ces trente dernières années, les pouvoirs publics ont-ils considérés les associations comme de véritables acteurs ? Françoise Dumont interroge la mise en concurrence des associations par le biais des appels d'offre. Elle évoque également les conséquences qu'ont les coupes budgétaires sur le fonctionnement des associations.
Le public réagit aux interventions de la table-ronde en interrogeant les intervenants sur les thématiques suivantes :
Conduite de la politique d'intégration par les pouvoirs publics ;Débat sur la notion de « méfiance » des pouvoirs publics envers le monde associatif ;Tendance du secteur associatif à se positionner en prestataire de services ;Discussion autour de la notion d'intégration.
Hédi Akkari évoque les conditions de création de la troupe Al-Assifa en abordant notamment le besoin d'utiliser un vecteur culturel comme le théâtre pour aborder la question des souffrances des travailleurs maghrébins en France dans les années 1970.
Gérard Moreau structure sa présentation autour de la problématique : « De quelle manière les institutions dédiées à la question de l'insertion des populations immigrées on été mises en place et comment ont-elles évoluées ? ».
Geneviève Dreyfus-Armand aborde l'historique du partenariat entre la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) et l'association Génériques ayant permis la mise en place de projets de mémoire communs. Elle évoque également à quels nouveaux enjeux sont confrontés les organismes de conservation pour la sauvegarde de la mémoire de l'immigration. Le développement des technologies numériques modifie les procédés de communication et par extension le type de documents d'archives produit (courriels, sites web, blogs). Les institutions de conservation doivent s'adapter à ces évolutions et mettre en place des modalités de traitement spécifiques pour assurer la conservation de ces archives.
Graça Dos Santos conclue le colloque sur la pertinence du théâtre comme vecteur de prise de parole permettant un dialogue, un partage et une transmission de mémoire sur cette « double absence » évoquée par certains participants pour exprimer leur sentiment d'appartenance et de non-appartenance à deux pays différents.
Yamina Benchenni présente le travail mené par la Compagnie N'Taa Nou - « n'taa nou » comme un « besoin d'être ensemble pour construire quelque chose qui est à nous » - fondée dans les années 1980 à Marseille. Le théâtre immigré, à la croisée de luttes individuelles et de luttes politiques, permet aux comédiens de sortir du discours de victime, de partager leur engagement militant et de revendiquer leurs droits citoyens.
Jean-Michel Belorgey aborde les problématiques de classement, de tri et de conservation auxquelles sont confrontés les producteurs d'archives privées. Il effectue un focus autour de l'exemple du fonds de Saïd Bouziri, composé à la fois d'archives publiques (collectifs, associations, organismes) et d'archives privées (archives personnelles de Saïd Bouziri).
Hechmi Ben Frej présente le travail mené par le Collectif d'action et de diffusion culturelles arabes en France (CADCAF) au sein de la Maison de Tunisie dans les années 1970.
Sabine Choquet interroge les notions d'intégration, d'inclusion et de multiculturalisme en effectuant une comparaison entre les politiques françaises et québecoises.