« S'agissant des populations immigrées, il est un fait incontestable qu'il s'est opéré un tournant ces dernières années autour des enjeux de la mémoire et de l'histoire de l'immigration, en lien avec la maturité ou le renouvellement des générations d'immigrés et de la stratification sociale qui s'est opérée en son sein, constatable par l'élévation du niveau d'étude et par l'existence de couches appartenant aux classes moyennes salariées ou indépendantes.Des configurations mémorielles et partant patrimoniales se font jour : sans préjuger de la coupure par trop formelle instituée entre le haut et le bas, l'on peut s'interroger sur les incidences de ces configurations plurielles sur les représentations sociales communément véhiculées sur l'immigration. »
Héléne Hatzfeld fait une conclusion des trois précédentes interventions en reprenant la titre de cette table ronde : entre voix et voies du patrimoine.
Le changement du mode de distribution des films à partir de 1993 explique l'évolution de l'image des immigrés ou des personnes d'origines immigrée parce que ces derniers deviennent des consommateurs de cinéma. Les enjeux économiques font émerger le modèle du héro "beurmondo" comme Sami Nacéri dans Taxi.
Interventions des historiens > 3ème session Enjeux et perspectives > Julien Gaertner, « Quand la marge immerge le centre : la vitalité artistique et le poids économique des Maghrébins dans le paysage cinématographique français ».
Mouloud Mimoun retrace l'histoire du cinéma immigré en France de ses débuts à la fin des années 1960. Il cite les différents réalisateurs et les principaux films maghrébins qui ont fait cette décennie durant laquelle de grandes figures de ce cinéma émergent. Les thématiques des films sont le chantier, l'usine et le racisme et les représentation de l'immigration sont souvent misérabilistes. Dans la seconde moitié des années 1970, émergent les thèmes de la "seconde génération" et de l'immigration clandestine.
« Le texte qui suit développe les idées que j'ai exprimées lors de mon intervention orale au colloque de Génériques. Il s'agit d'une tentative de provoquer une réflexion collective sur la valorisation réciproque du patrimoine des territoires et du patrimoine des immigrés comme processus d'intégration de ces derniers au sein de la communauté locale. Même si le thème du colloque portait sur le patrimoine de l'immigration, il m'a semblé qu'il n'était pas possible de passer sous silence l'importance du patrimoine des immigrés eux-mêmes dans leurs rapports et leurs interactions avec le patrimoine des territoires que l'on dit d'accueil.
Je ne m'appuie pas sur des recherches scientifiques, ou sur des expériences spécifiques, mais sur une pratique personnelle, tant professionnelle (comme agent de développement) qu'associative (dans des mouvements de solidarité avec les migrants). »
Yvan Gastaut s'attache dans cette présentation à la tranche chronologique 1975-1985 balisée par les films Dupont Lajoie de Yves Boisset et Train d'Enfer de Roger Hanin. Deux films anti-racistes qui cadrent une période charnière où se pose la question de la présence des maghrébins dans la société française, avec en toile de fonds plusieurs faits-divers.
Interventions des historiens > 3ème session Enjeux et perspectives > Yvan Gastaut, « Flic ou voyou : la figure du Maghrébin et le fait-divers dans le cinéma Français ».
Michel Aubouin parle de l'appartenance, les origines, qui renvoient directement à l'histoire. Travaux et paroles doivent se poursuivre pour que leur message soit compris. Il évoque ensuite sa légitimité personnelle à participer à ce colloque. Il introduit pour finir le thème du colloque sur la gestion du patrimoine.
Jamel Oubechou prend la parole et commente le propos de Michel Aubouin, notamment sur la transmission du patrimoine.
Leslie Kealfoher expose tout d'abord le rôle de la lettre dans l'expérience des femmes maghrébines à travers le film Un dimanche matin à Marseille, à travers laquelle est posée la question de l'illettrisme et de la dépendance aux autres.
Interventions des historiens > 2ème session Parcours singuliers et genre > Leslie Kealfoher, « Les Voix des Maghrébines en France dans les courts métrages de production française »
En introduction, Ouahmi Ould-Braham dresse une chronologie du cinéma en Algérie de 1905 à 1925 en mentionnant les premiers réalisateurs "natifs" Félix Mesguich et Samama Chikly. Puis il introduit son sujet en présentant Tahar Benelhannache (ou Tahar Hanache pour le cinéma), un homme qui a traversé des décennies de cinéma de 1925 à 1963 en y exerçant de multiples métiers.
Interventions des historiens > 2ème session Parcours singuliers et genre > Ouahmi Ould-Braham, « Un itinéraire singulier d'un cinéaste algérien en France à l'époque coloniale ».
Yvan Gastaut introduit son propos en faisant quelques remarques méthodologiques et en présentant le cinéma comme un témoignage d'une société pouvant servir de source à l'historien.
Interventions des historiens > 3ème session Enjeux et perspectives > Yvan Gastaut, « Flic ou voyou : la figure du Maghrébin et le fait-divers dans le cinéma Français ».