Dominique Dujardin questionne la notion de « modèle culturel français » en matière de relations entre monde associatif et pouvoirs publics. Il aborde également la question de l'évolution de la politique d'intégration, ayant glissé progressivement vers une politique de territoire.
Fabienne Messica vient questionner les changements majeurs de la vie associative au sein de la Ligue des droits de l'Homme et les différents enjeux auxquels sont confrontées aujourd'hui les associations de terrain.
Thierry Le Roy effectue une rétrospective des facteurs de changements ayant impacté France Terre d'Asile ces trente dernières années. Comment l'association conserve-t-elle son engagement politique malgré sa grande imbrication avec les pouvoirs publics ?
Geneviève Dreyfus-Armand aborde l'historique du partenariat entre la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) et l'association Génériques ayant permis la mise en place de projets de mémoire communs. Elle évoque également à quels nouveaux enjeux sont confrontés les organismes de conservation pour la sauvegarde de la mémoire de l'immigration. Le développement des technologies numériques modifie les procédés de communication et par extension le type de documents d'archives produit (courriels, sites web, blogs). Les institutions de conservation doivent s'adapter à ces évolutions et mettre en place des modalités de traitement spécifiques pour assurer la conservation de ces archives.
Le public réagit aux interventions de la table-ronde en interrogeant les intervenants sur les thématiques suivantes :
Conduite de la politique d'intégration par les pouvoirs publics ;Débat sur la notion de « méfiance » des pouvoirs publics envers le monde associatif ;Tendance du secteur associatif à se positionner en prestataire de services ;Discussion autour de la notion d'intégration.
Patrick Simon effectue un retour historique sur les trente dernières années en matière d'intégration, en pointant les continuités et les ruptures à l'œuvre.
Graça Dos Santos conclue le colloque sur la pertinence du théâtre comme vecteur de prise de parole permettant un dialogue, un partage et une transmission de mémoire sur cette « double absence » évoquée par certains participants pour exprimer leur sentiment d'appartenance et de non-appartenance à deux pays différents.
Mohammed Harbi revient sur l'engagement militant de Saïd Bouziri et aborde, par le prisme historique, les enjeux du traitement des archives issues des luttes pour les droits humains.
Le public réagit aux interventions de la table ronde en abordant les thématiques suivantes :
L'importance du positionnement politique replacé au cœur de l'action associative ;L'accueil des étrangers en France ;Le rôle de l'État face au tissu associatif.
Yamina Benchenni présente le travail mené par la Compagnie N'Taa Nou - « n'taa nou » comme un « besoin d'être ensemble pour construire quelque chose qui est à nous » - fondée dans les années 1980 à Marseille. Le théâtre immigré, à la croisée de luttes individuelles et de luttes politiques, permet aux comédiens de sortir du discours de victime, de partager leur engagement militant et de revendiquer leurs droits citoyens.
Graça Dos Santos présente le travail effectué par la compagnie Ca e La - « ca e la », comme une idée d'aller-retour, sans avoir d'endroit où pouvoir se fixer. La compagnie, fondée dans les années 1980, a évolué progressivement vers le théâtre corporel en utilisant le mime et le masque, pour abolir les problèmes de compréhension de langues. Elle se fait connaître notamment avec des pièces comme Le cul entre deux chaises et Sud express.
James Cohen questionne la notion de multiculturalité en France en évoquant les représentations et limites de ce modèle. Il décrit également les spécificités du modèle américain en matière d'intégration.