A l'opposé des pratiques marchandes, un cinéma d'auteur émerge où des cinéastes d'origine maghrébine sont élevés au rang d'artiste comme Bouchareb ou Kechiche. J. Gaertner conclut sur une intégration réussie des artistes français d'origine maghrébine, force motrice du cinéma français.
Interventions des historiens > 3ème session Enjeux et perspectives > Julien Gaertner, « Quand la marge immerge le centre : la vitalité artistique et le poids économique des Maghrébins dans le paysage cinématographique français ».
« Les acteurs de la guerre d'Algérie s'insèrent aujourd'hui pleinement dans la mémoire collective et s'inscrivent dans une démarche patrimoniale. Ainsi appelés, pieds-noirs, anciens membres de l'OAS, descendants issus de l'immigration algérienne s'évertuent à formaliser leurs lieux de mémoire. Néanmoins, ces « accélérations des mémoires algériennes » aboutissent parfois à des situations passionnelles voire conflictuelles entre Etat, associations, forces politiques et universitaires. Très logiquement, le groupe social « harkis » - formé en France par la minorité d'anciens supplétifs et de membres de leurs familles qui s'y sont réfugiés - participe aussi à ce processus de patrimonialisation. »
Les banlieues deviennent l'espace privilégié des immigrés dans l'imaginaire national. Avec un film comme La Haine, l'image de l'arabe se transforme, c'est un français d'origine immigrée parmi d'autres qui se trouve confronté aux problèmes de sa génération.
Interventions des historiens > 3ème session Enjeux et perspectives > Julien Gaertner, « Quand la marge immerge le centre : la vitalité artistique et le poids économique des Maghrébins dans le paysage cinématographique français ».
Rachid Mekhloufi raconte ses débuts dans le football à Sétif puis les conditions de son recrutement à l'AS Saint-Etienne. Il évoque ses premiers pas au sein de la première division française et le titre de champion de France qu'il remporte avec cette équipe en 1957.
« Des données démographiques et ethnographiques sur la Roumanie du XIXe siècle peignent le tableau d'une situation urbaine caractérisée par un taux élevé de diversité ethnique et culturelle, surtout à Bucarest, la capitale du nouvel État roumain, à la suite de plusieurs siècles de longues vagues de migrations réparties à travers l'Est et le Sud-Est du continent européen. La panoplie des ethnies s'entrecroisant à Bucarest durant le XVIIIe et le XIXe siècle contient un grand nombre d'individus en provenance des Balkans (représentant la proportion la plus saisissable d'immigrants- Grecs, Bulgares, Albanais, Turcs), suivis de près par des Ukrainiens, Russes, Tatars, Arméniens et Juifs et, à partir de 1830, des Allemands, Italiens, Français, Anglais, Polonais. (&) On se propose donc d'illustrer comment le problème de la richesse du patrimoine immigrant urbain de la capitale roumaine du XIXe siècle a été au cœur du projet de construction sociale et politique de l'époque. »
Cet entretien a été découpé en plusieurs extraits suivant les différents temps de l'entretien correspondant aux grandes périodes de la vie professionnelle de Cherif Oudjani.
« Ces dernières décennies, les migrations attirent en Europe une nouvelle attention historiographique. Là où autrefois cette réalité n'était qu'un élément, voire un appendice de l'histoire sociale, cachée dans les rapports généraux du « principal-agent » (S. Bowles, The New Economics of Inequality and Redistribution, 3.), elle est devenue, aujourd'hui, un vaste terrain de recherche indépendant. De ce fait, le cadre d'analyse institutionnel et socio-économique s'est élargi, avec d'autres variables de recherche, principalement de nature culturelle. En un mot, le migrant, autrefois caché dans les rouages des organisations émancipatrices, comme par exemple les syndicats, est aujourd'hui envisagé dans ses propres caractéristiques. »
En conclusion, Yvan Gastaut soutient que les films français des années 1975-1985 montrent deux réalités : un scénario anti-raciste culpabilisant pour la société française mais avec des acteurs arabes sans voix d'un côté. De l'autre, des oeuvres stéréotypées où l'arabe est un délinquant. Ces deux réalités montrent selon lui la marginalisation des maghrébins dans la société française de cette époque.
Interventions des historiens > 3ème session Enjeux et perspectives > Yvan Gastaut, « Flic ou voyou : la figure du Maghrébin et le fait-divers dans le cinéma Français ».
Une table ronde réunit des professionnels maghrébins du cinéma autour des thématiques suivantes : Être acteur maghrébin en France et Les réalisateurs maghrébins et l'émigration.
Julien Gaertner aborde le retournement du stéréotype du maghrébin dans les années 1990-2000 sous l'effet de la pression économique et de l'émergence d'artistes réalisateurs maghrébins.
« A partir de l'exemple de la communauté juive égyptienne, dispersée hors d'Égypte à la suite d'une succession d'événements politiques ayant secoué l'Égypte (1948, 1956, 1967) et dont une partie s'est installée en France, je souhaiterais aborder la manière dont cette dernière s'est rassemblée à la fin des années 1970, en s'appuyant sur des mouvements associatifs, autour d'un projet commun : sauvegarder les éléments d'un patrimoine juif égyptien dont il s'agissait de définir la spécificité, notamment par rapport aux patrimoines des autres diasporas juives; et écrire l'histoire des juifs d'Égypte en tenant compte de la complexité de l'identification au judaïsme et à l'Égypte. »
Stéphane Mourlane interroge Kader Ferhaoui sur sa découverte du football professionnel à Montpellier. Il l'interroge aussi sur son statut d'immigré, et aborde la question de l'intégration et du racisme dans le sport et dans la société française.
A partir d'une séquence de L'Esquive dans laquelle des adolescents de banlieue joue une scène de Marivaux, Edouard Mills-Affif montre comment Abdellatif Kechiche lutte contre les clichés et porte son regard au-delà de la vision figée des médias. Le réalisateur joue avec les stéréotypes, il dépasse la violence, sans être dans le discours et la dénonciation.
Interventions des historiens > 3ème session Enjeux et perspectives > Edouard Mills-Affif : "Les visions du champ social dans le cinéma d'Abdellatif Kechiche"