Nadir Sidhoum présente les enjeux du colloque autour des problématiques « les archives privées de l'immigration, sources essentielles pour la démocratie », « comment archiver aujourd'hui ? » et « à travers les archives, comment faire sens pour les défis actuels ? ».
Yamina Benchenni présente le travail mené par la Compagnie N'Taa Nou - « n'taa nou » comme un « besoin d'être ensemble pour construire quelque chose qui est à nous » - fondée dans les années 1980 à Marseille. Le théâtre immigré, à la croisée de luttes individuelles et de luttes politiques, permet aux comédiens de sortir du discours de victime, de partager leur engagement militant et de revendiquer leurs droits citoyens.
Mohammed Harbi revient sur l'engagement militant de Saïd Bouziri et aborde, par le prisme historique, les enjeux du traitement des archives issues des luttes pour les droits humains.
Françoise Blum aborde la question des enjeux liés à la numérisation des documents d'archives. Ce procédé permet une valorisation beaucoup plus large des documents (portails, expositions virtuelles) et favorise l'accessibilité. Il pose néanmoins des difficultés spécifiques liées notamment à la gestion des droits et à la conservation. Françoise Blum évoque également la nécessité de travailler sur l'archivage du nativement numérique en s'interrogeant notamment sur la variété des supports de communication existant (réseaux sociaux, applications, site web, chaînes vidéo...).
Hédi Akkari évoque les conditions de création de la troupe Al-Assifa en abordant notamment le besoin d'utiliser un vecteur culturel comme le théâtre pour aborder la question des souffrances des travailleurs maghrébins en France dans les années 1970.
Le public réagit aux interventions de la table ronde en abordant les thématiques suivantes :
L'importance du positionnement politique replacé au cœur de l'action associative ;L'accueil des étrangers en France ;Le rôle de l'État face au tissu associatif.
Thierry Benoît vient questionner le fonctionnement du Fonds d'action sociale (FAS) remplacé depuis 2014 par le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET) - et son rapport avec le secteur associatif.
Patrick Simon effectue un retour historique sur les trente dernières années en matière d'intégration, en pointant les continuités et les ruptures à l'œuvre.
Graça Dos Santos conclue le colloque sur la pertinence du théâtre comme vecteur de prise de parole permettant un dialogue, un partage et une transmission de mémoire sur cette « double absence » évoquée par certains participants pour exprimer leur sentiment d'appartenance et de non-appartenance à deux pays différents.
Dominique Dujardin questionne la notion de « modèle culturel français » en matière de relations entre monde associatif et pouvoirs publics. Il aborde également la question de l'évolution de la politique d'intégration, ayant glissé progressivement vers une politique de territoire.
Thierry Le Roy effectue une rétrospective des facteurs de changements ayant impacté France Terre d'Asile ces trente dernières années. Comment l'association conserve-t-elle son engagement politique malgré sa grande imbrication avec les pouvoirs publics ?
Catherine Wihtol de Wenden conclue la rencontre « Monde associatif et intégration sociale, quelles dynamiques entre société civile et pouvoirs publics ? » articulée autour de deux questionnements :
Comment interroger, voir réinterroger la notion d'intégration?Comment les politiques publiques et les associations ont œuvré ou non sur cette question?