Archives départementales des Deux-Sèvres (Nouvelle-Aquitaine, France) (fonds d'archives)

  • Biographie ou histoire :

    Avant la Révolution, un fait notable concerne l'histoire des étrangers : la bonification de terres marécageuses de la Sèvre niortaise, par des Hollandais. - Au XIXe siècle, le département des Deux-Sèvres accueille peu d'étrangers. Si l'on excepte un petit groupe anglais, les populations les plus visibles restent les prisonniers de guerre (espagnols surtout) et les réfugiés (espagnols et polonais). Peu industrialisé, le département n'est guère attrayant pour l'immigration, sauf pour la main-d'œuvre agricole. Au tournant du siècle, Espagnols et Italiens sont assez bien implantés, sans que l'on puisse comparer leur population à celles dans les départements du Sud de la France. Des traces ont pourtant été relevées de contrats d'embauche organisés par la Société Générale d'Immigration, à partir de la Pologne et de la Yougoslavie. Dans les années trente, la population étrangère est assez composite dans ses origines, disséminée sur l'ensemble du département, avec une implantation urbaine ou périurbaine, et une composition professionnelle centrée sur le prolétariat agricole, les ouvriers qualifiés et l'artisanat. On trouve plus des foyers isolés que de véritables groupes nationaux. - Comme dans les autres départements de la région, la guerre civile en Espagne draine un grand nombre de réfugiés, rassemblés dans des camps, puis en Compagnies de Travailleurs étrangers (CET), durant la guerre. Certains rejoindront la Résistance, sans constituer de réseaux particuliers (comme les FTP-MOI dans d'autres régions). Cf. Cécile Baudin, «Les réfugiés espagnols dans les compagnies de travailleurs étrangers dans le Poitou-Charentes», mémoire de maîtrise d'Espagnol, Université de Poitiers, 1993, 121 p. dact. - Après la Seconde Guerre mondiale, les derniers prisonniers allemands quittent les Deux-Sèvres en 1954. C'est la date de l'implantation de bases américaines dans le département, qu'elles quitteront en 1967. Avec une différence de proportion notable vis-à-vis des autres départements de la région Poitou-Charentes, les Deux-Sèvres suivent l'évolution générale de la population immigrée régionale depuis 1945, avec les installations successives d'Espagnols et d'Italiens, de Marocains, d'Algériens (peu de Tunisiens), puis de Portugais, dont l'influence sur le canton de Cerizay date du milieu des années soixante. On peut aujourd'hui, à leur égard, parler de communauté portugaise de Cerizay, même si leur insertion dans la vie politique et associative locale est indéniable. Les derniers groupes arrivés sont les réfugiés d'Asie (Sud-Est, Turquie et Kurdistan). On assiste actuellement à une implantation importante d'Anglais dans le pays, par achat de maisons de campagne. Ce phénomène correspond au départ à une volonté de «retour aux sources», à partir d'une histoire commune ayant pour terrain la Guyenne. Mais le nombre favorise la constitution de réseaux, souvent à partir d'une même commune d'origine, et donc leur multiplication.