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Foyer Bara à Montreuil (Montreuil, Seine-Saint-Denis)

  • Date :

    mars 1968

  • Notice historique :

    Le foyer Bara, situé au numéro 18 de la rue du même nom à Montreuil, est l'un des foyers historiques de travailleurs migrants en France. Il est géré par l'association qui succède à l'Association pour la Formation technique de base des Travailleurs Africains et Malgaches, l'AFTAM, devenue ensuite l'association Coallia, fondée en 1962 et présidée à sa création par Stéphane Hessel. Cette association souhaitait favoriser l'accueil des travailleurs immigrés et avait pour ambition d'améliorer la formation professionnelle des ressortissants d'anciennes colonies devenues indépendantes en prévision de leur retour dans leurs pays d'origine. Le bâtiment de deux étages auquel s'ajoute un immeuble voisin de trois étages est situé à l'angle des rues Bara et Robespierre de la rue Bara, il abritait initialement la manufacture des célèbres pianos Klein et est reconverti à la fin des années 1960. En mars 1968, les chambrées accueillent les premiers habitants qui se partagent les 205 lits initialement disponibles. L'installation de lits superposés permet de doubler le nombre des places mais, après une dizaine d'années d'existence, le foyer compte près de 1.000 résidents. Ces derniers sont en grande partie de nationalité malienne, mais le foyer héberge également des migrants mauritaniens et sénégalais.

    Au foyer Bara de Montreuil, l'espace est organisé selon une structure sociale interne complexe. Les locaux comportent une mosquée, des coiffeurs, un atelier de couture à destination des résidents du foyer et des foyers voisins, voire même des riverains. Des étals proposent des fruits et légumes, des cigarettes à l'unité et autres produits qui sont vendus dans les cours intérieures et le hall d'entrée ainsi que sur la rue étroite qui longe le bâtiment. Une cantine collective est administrée par des femmes rémunérées pour préparer les repas du midi et les repas du soir sont organisés par les différentes communautés villageoises qui coexistent au foyer et sont financées par le biais d'une cotisation mensuelle.

    À Bara, les habitants ne demeurent pas en permanence dans l'enceinte du foyer et investissent l'espace urbain alentour, notamment en fin de semaine où les visites d'amis et de proches sont fréquentes. Le foyer héberge aussi le siège de nombreuses associations villageoises de développement local et les migrants y développent ainsi à distance des actions qui ont une influence sur les conditions de vie des villages situés en Afrique. Ce foyer, comme d'autres situés en région parisienne, se constitue ainsi en lieu de relations transnationales qui entretient des attaches constantes entre la France et les pays d'origine. Le foyer prolonge aussi les réseaux communautaires villageois et familiaux déjà implantés à Montreuil et en région parisienne et permet aussi de favoriser l'orientation et l'accueil des primo-arrivants.

    À la fin des années 1990, les conditions de vie au sein des foyers de travailleurs migrants se détériorent en raison d'un surpeuplement des habitations et d'un retrait des pouvoirs publics dans l'entretien et la rénovation des lieux. La réhabilitation de certains foyers insalubres est envisagée à travers un processus de démolition et de reconstruction de résidences dites «sociales». Le soupçon qui pèse sur les foyers, accusés d'héberger des travailleurs sans-papiers, retardent régulièrement l'intervention des autorités de tutelle. Régulièrement qualifié de «foyer-ghetto» par la municipalité de Montreuil, le foyer Bara est plusieurs fois la cible de projets de démolition. Suite à une longue suite de retards et de délais, une concertation entre la mairie et le comité des résidents aboutit à une visite du ministre de l'Égalité des territoires et du Logement, Cécile Duflot, qui se rend sur place en février 2013, pour témoigner du volontarisme du premier gouvernement de la présidence de François Hollande en matière de logement. La ministre préside la signature d'un protocole de démolition-reconstruction du foyer mis en place dans le cadre d'un plan de traitement des foyers de travailleurs migrants en Seine-Saint-Denis, lancé en 1997. Les résidents doivent ainsi être relogés dans différentes résidences sociales à Montreuil dont les projets suscitent par ailleurs la mobilisation de riverains qui s'opposent à ces nouvelles implantations. Le foyer Bara, après sa démolition, est censé être reconstruit à son emplacement en 2018.

  • Sources complémentaires :

    Sources d'archives

    ●Archives municipales de Montreuil

    (Il n'existe pas d'instrument de recherche détaillé. Les intitulés sont ceux mentionnés sur les cartons et dossiers).

    Carton «Immigration 3 Foyer Nouvelle France» (1987-1997).

    Registres des naturalisations (1889-1946).

    Carton «Immigration - Racisme» (1983-2005).

    Carton «Immigration» (années 1970-1980) [foyer Bara].

    Carton «Foyers migrants de 1969-1973 (secrétariat des secrétaires généraux)».

    Carton «Immigration» (1969-1981).

    Dossier à chemise «Immigrés» (ca. 1975-1981).

    Dossier à chemise «Louis Odru. Immigration (1977-1986)».

    ●Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (Bobigny)

    1801W227, Tous bureaux.

    ●Archives nationales

    CAC770829, art. 3-5.

    20050150/73, Emploi, cohésion sociale et logement. Commission interministérielle pour le logement des populations immigrées. Suivi des foyers et contrôles, demandes de financement (classement par région et par département) (1964-2001, s.d.). Seine-Saint-Denis. Foyer rue Bara à Montreuil.- Enquête dans le cadre du groupe «Pascal»: historique du foyer, compte rendu, projet de résorption, correspondance, documentation, grille de répartition de l'aide du FAS, contrats de maintenance, liste des résidents par nationalité et age, attestation de réalisation et fiche par action d'accompagnement social (...) (1981-1985, 1995-1996).

    20050591, Emploi, cohésion sociale et logement. Commission interministérielle pour le logement des populations immigrées. Tirages noir et blanc. Seine-Saint-Denis. 20050591/1. N° 2-22, Montreuil, Foyer pour des Africains du sud Sahara, rue Bara (1977-1984). 20050591/2. N° 27-30. Montreuil, Foyer pour travailleurs migrants isolés, rue Bara (1977-1984).

    SOURCES D'ARCHIVES PRIVÉES

    ●Génériques, Paris

    ABS21-2, Mouvements en lien avec l'Afrique et les Africains en France: Fédération des travailleurs africains de France (FTAF) (Montreuil), Union des forces progressistes du Congo-Kinshasa (Paris), Association de solidarité des Africains de France (Paris), foyer africain Soundiata (Courbevoie), Inventaire en ligne dans Odysséo, URL: http://odysseo.generiques.org/resource/a011415807749vltsf4 (consulté le 8 juin 2015).

    ●Archives nationales, Fonds Sayad (en cours de traitement)

    Fonds A. Sayad. 145. Association pour l'accueil et la formation des travailleurs migrants (AFTAM): «Étude d'un foyer de travailleurs immigrés à Montreuil», mémoire ms. Inventaire en ligne dans Odysséo, URL: http://odysseo.generiques.org/resource/a01139301998072vx6w.

    ●Agence photographique de l'Agence France Presse

    France, expulsion de logements, 1990-1996, Paris, Agence France-Presse, [1990-1996] [20 photographie, pos., coul., 18 x 24 mm]. Sous-notice 20: Montreuil : Des maliens sont rassemblés avec leurs affaires à proximité du foyer d'où ils viennent d'être expulsés (04/07/96) [aut. : Gérard Fouet].

    ●Musée de l'histoire vivante, Montreuil

    Collections des photographes P. Nussbaum, P. Deleporte et autres.

    Sources imprimées

    «La fermeture du foyer Bara», Français-Immigrés , n°7, février 1985, p 4.

  • Références :

    BERNARDOT Marc, «Chronique d'une institution: la "Sonacotra" (1956-1976)», Sociétés Contemporaines , n°33-34, 1999, pp.39-58.

    BERNARDOT Marc, «Les foyers de travailleurs migrants à Paris. Voyage dans la chambre noire», Hommes et Migrations , n°1264, 2006, p.57-67.

    BERNARDOT Marc, Loger les immigrés. La Sonacotra 1956-2006 , Bellecombe-en-Bauges, Éditions du croquant, 2008, 296p.

    BLANC-CHALEARD Marie-Claude, «Les immigrés et le logement en France depuis le XIX e siècle. Une histoire paradoxale», Hommes et Migrations , n°1264, 2006, pp.20-34.

    BLUM-LE COAT Jean-Yves, «Les migrations africaines en Île-de-France», in Natacha Lillo (dir.), Histoire des immigrations en Île-de-France de 1830 à nos jours , Paris, Publibook, 2012, pp.179-198.

    BRUNET Jean-Paul, (dir.), Immigration, vie politique et populisme en banlieue parisienne (fin XIXe - XX e siecles), Paris, L'Harmattan, 1995, 394p.

    CAR Marylène, «Les foyers de travailleurs africains à Montreuil» in Jean-Paul Brunet (dir.), Immigration, vie politique et populisme en banlieue parisienne (fin XIXe - XX e siecles), Paris, L'Harmattan, 1995, pp.225-244.

    DESRUMAUX Gilles, «Étranges étrangers, étranges foyers!», Écarts d'identité , n°115, 2009, pp.29-37.

    DEVRIENDT Arthur, Les Maliens de Montreuil, des «quêteurs de passerelles» , Master 1, Paris, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2007, 134p.

    FIEVET Michel, Le livre blanc des travailleurs immigrés des foyers : du non-droit au droit , Paris, L'Harmattan, 1999, 272p.

    GINESY-GALANO Mireille, Les immigrés hors la cité: le système d'encadrement des foyers (1973-1982) , Paris, L'Harmattan, 1984, 396p.

    HMED Choukri, Loger les étrangers «isolés» en France. Socio-histoire d'une institution d'Etat : la Sonacotra (1956-2006) , Thèse de sciences politiques, Paris, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2006, 669p.

    MICHALON Anissa et SOTON, Claire, «Natif de Bada. Vit à Montreuil», Communications, n°79, 2006, pp.225-245.

    QUIMINAL Catherine, Gens d'ici, gens d'ailleurs. Migrations soninké et transformation villageoise , Paris, Christian Bourgois, 1991, 223p.

    SAYAD Abdelmalek, «Qu'est-ce qu'un immigré?», Problèmes méditerranéens , n°7, 1979, pp.3-23.

    SAYAD Abdelmalek, «Un logement provisoire pour des travailleurs "provisoires"», Recherche sociale , n° 73, 1980, pp3-31.

    SAYAD Abdelmalek, «Le foyer des sans-famille», Actes de la recherche en sciences sociales , n°32-33, 1980, pp.89-103.

    TIMERA Mahamet, Les Soninké en France. D'une histoire à l'autre , Paris, Karthala, 1996, 248p.

    TIMERA Mahamet, «L'immigration africaine en France: regards des autres et repli sur soi», Politique africaine , n°67, 1997, pp.41-47.

    VIET Vincent, «La politique du logement des immigrés (1945-1990)», Vingtième Siècle , n°64, 1999, pp.91-103.

  • Légende/crédits :

    Légendes des documents numériques associés

    Doc 1 . Auteur inconnu, Foyer AFTAM (Association pour l'accueil et la formation des travailleurs migrants) Bara, Négatif, 6x6, ca. 1980, Le musée de l'Histoire vivante.

    Doc 2 . Philippe Nussbaum , Foyer AFTAM (Association pour l'accueil et la formation des travailleurs migrants) Bara, Négatif, 6x6, 23 septembre 1987, Le musée de l'Histoire vivante, Ph. Patrick Nussbaum/coll. MHV.

    Doc 3 . Philippe Nussbaum, Foyer AFTAM (Association pour l'accueil et la formation des travailleurs migrants) Bara, Négatif, 6x6, mars 1987, Le musée de l'Histoire vivante, Ph. Patrick Nussbaum/coll. MHV.

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