Hagège, Youssef (collection numérisée de partitions musicales)

  • Date :

    1944-1997

  • Localisation physique : Paris (France)
  • Description physique :

    Nombre d'unités de niveau bas : 187

    Genre/Carac. phys. : Document d'archives

  • Nature du contenu : Document d'archives
  • Langue :

    Langue du texte : français ; arabe ; espagnol ; hébreu ; anglais ; italien

  • Origine : Hagège, Youssef
  • Biographie ou histoire :

    Présentation du producteur

    Né au lendemain de la première guerre mondiale (1919) à Tunis, fils de brocanteur, Joseph Hagège devient auteur compositeur interprète sous le nom de José De Suza. Rien ne le prédispose à la musique si ce n'est sa passion lorsqu'il a l'occasion dans l'échoppe de son père de tester tous les instruments de cette caverne d'Ali baba qui fait vivre toute la petite famille. Un banjo, une clarinette ou un accordéon, ce panthéon instrumental suffit au jeune Joseph, que ses parents appellent affectueusement Youssef, de s'exercer dès son plus jeune âge à la composition et au chant. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, il croise sur sa route la chanteuse juive tunisienne Louisa Tounsia et son époux Jacques « Zaki » Khrief, le futur compositeur aux côtés de Mohamed Jamoussi, des premiers tubes de la jeune Ouarda. Il prend alors la route de l'exil pour les cabarets orientaux de Paris, alors que le maître Saoud L'Oranais (le mentor de Reinette Daoud dite l'oranaise) meurt en déportation. C'est tout naturellement que Joseph se laisse tenter par l'aventure pour animer les nuits parisiennes pendant plusieurs décennies. Il intègre l'orchestre du Cabaret La Casbah, rue de la Harpe à Paris dès 1947 puis celui du Cabaret El Djazaïr rue de la Huchette également au cœur du quartier Latin, établissement créé par le compositeur algérien Mohamed Iguerbouchen. Il s'y produit notamment aux côtés de son ami de toujours Blond-Blond, le farceur de la chanson francarabe. Ses premières tournées le conduisent entre autres à participer à l'exposition du Bois de Vincennes en 1947 en animant à l'accordéon la buvette orientale du Parc avant de prendre la route l'année suivante pour l'exposition de Metz, aux côtés de l'Algérien Ahmed Wahby, l'inoubliable auteur compositeur interprète de la chanson nationaliste Ya Dzayer (Chère Algérie, 1956).

    Ses collaborations sont innombrables : Maurice Mimoun, Maurice Attoun, Salim Halali, Blond Blond, Line Monty, Louisa Tounsia quand il participe à l'aventure du catalogue arabe de Pathé Marconi dirigé par Ahmed Hachelaf en écrivant quelques titres pour ses camarades de jeu dans les modes rumba, chachacha ou arabo-andalou, très en vogue à l'époque. Surdoué de la musique, Joseph joue de tous les instruments : Piano, violon, clarinette, batterie, guitare… Ce touche-à-tout de la musique qui a composé plus de 600 chansons est également polyglotte dans sa création : il écrit ses chansons en espagnol (Suerte Fatal), en hébreu, en arabe ( Ektabli Chouaïa  –écris moi de temps en temps» chanson sur l'exil, interprétée par Line Monty et reprise par Rachid Taha), sa langue maternelle, en français ( Qu'est devenu le vieux Paris ? ) ou en anglais ( He will make peace ). Au début des années 1950, Joseph fait la rencontre de la jeune Ouarda, fille du patron du Cabaret le TAM TAM, alors âgée de 14 ans pour qui il écrit son premier succès : Ya Oummi (Oh maman) :

    « Le soir avant de m'endormir, quand je regarde ta photo Maman / Mon cœur s'étreint de souvenirs et te dit encore à bientôt Maman / Si pour longtemps voulu partir, tu me disais jamais non Maman / Si je t'ai fait parfois souffrir, j'avais aussitôt ton pardon Maman (…)/ Oh maman, j'ai toujours ton nom sur mes lèvres / Depuis le jour ou mes yeux ont découvert le monde, ils t'ont vu Maman,/ Ma bien aimée et mes yeux ont rit avec toi (... ). »

    Celle qui devient par la suite Warda Eldjazaïria, la plus grande chanteuse du monde arabe après la disparition d'Oum Kalsoum dans les années 1970, connaît alors son premier succès en 1956 avec ce titre, repris plus tard par Line Monty. Les compositions de Joseph font également le bonheur du jeune Enrico Macias qui interprète alors L'Oriental  :

    « Et l'on m'appelle l'Oriental, le brun au regard fatal, et l'on m'appelle l'Oriental car moi je suis sentimental, et pourtant je ne fait pas de mal, on m'a surnommé l'Oriental (…). »

    Dès la fin des cabarets orientaux aux débuts des années 1980, il poursuit sa carrière dans les cercles privés des mariages, circoncisions ou Bar Miztvah jusqu'à la fin des années 1990. Il passe aujourd'hui une retraite paisible dans le Nord de Paris auprès des siens même s'il a repris du service en 2007 pour la tournée de la troupe El Gusto, à travers toute l'Europe reprenant les standards de la chanson arabo-andalouse aux côtés de ses compères Maurice el Médioni et Robert Castel.

  • Histoire de la conservation :

    Historique de la conservation

    Dans le cadre de la préparation de l'exposition Générations. Un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France , Naïma Yahi, chargée de recherche à l'association Génériques, a rencontré Youssef Hagège. Ensemble, ils ont retracé l'itinéraire de cet auteur compositeur interprète, de ses débuts à Tunis à la scène parisienne. Youssef Hagège a confié à Génériques ses archives composées notamment de partitions musicales imprimées et manuscrites et de photographies.

  • Présentation du contenu :

    Présentation du contenu

    Ces 180 partitions offrent un panorama exceptionnel de la carrière de l'auteur compositeur interprète juif tunisien de 1947 à 1998. Partitions de plusieurs succès de Youssef Hagège comme ( Ya Oummi , ou L'Oriental ), mais également de chansons inédites en hébreu ou en anglais, elles illustrent l'étendue de son répertoire, témoignent de l'âge d'or des cabarets orientaux au coeur des nuits parisiennes des années 1940 au années 1970 et corroborent les différentes collaborations artistiques notamment entre artistes juifs et musulmans originaires d'Afrique du Nord au sein de cette génération d'artistes de la chanson maghrébine de l'exil.

  • Bilbiographie :

    Bibliographie

    Yahi, Naïma, "L'exil blesse mon coeur", thèse d'histoire, Paris VIII, 2008.

    Collectif, Générations: Un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France , Génériques, Gallimard, 2009.

  • Organisme : Génériques (Paris, France)
  • Mots-clés